jeudi 19 décembre 2024
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Retard de mandatement au MENA : Conséquence de la grève des GRH, selon Stanislas Ouaro

Pendant que le ministre de l’éducation nationale, de l’alphabétisation et de la promotion des langues nationales (MENA-PLN), Stanislas Ouaro et son collègue de l’enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation (MESRSI), Alkassoum Maïga lançaient officiellement la rentrée scolaire et universitaire 2019-2020 au lycée municipal Wendpouiré de Saaba le mardi 1er octobre 2019, au même moment, devant leur département, manifestaient des professeurs recrutés pour le compte du programme emplois jeunes pour l’éducation nationale (PEJEN) pour réclamer une intégration inclusive, et des enseignants du primaire et du post-primaire, pour, quant à eux, exiger leur mandatement.

 « Il est anormal qu’un enseignant se retrouve devant le ministère de l’éducation pour faire sa rentrée scolaire le jour de rentrée. C’est quand même anormal », a regretté Larba Pierre Tindano, Secrétaire Général (SG) des professeurs du PEJEN, reprochant ainsi au MENA-PLN, sa « lenteur » dans la mise en œuvre du processus d’intégration pour la première promotion du PEJEN. M. Tindano et ses camarades demandent donc l’accélération du processus et exigent surtout une intégration pour tous les professeurs PEJEN ayant fait trois ans effectifs. « C’est ce qui a été dit au départ dans les contrats où il a été clairement précisé que c’est un mécanisme mis en place pour intégrer tous ceux qui sont intéressés et qui veulent rester dans l’enseignement », a rappelé le SG des enseignants du PEJEN.

Pour Larba Pierre Tindano, « ceux qui se sont engagés sont des patriotes et des responsables »

« Si nous nous sommes engagés, c’est parce que le président avait rassuré que nous serons tous intégrés. Sans quoi, être payé à cent mille francs, ce n’est pas facile à gérer. Ceux qui se sont engagés sont des patriotes et des responsables », a martelé M. Tindano, appelant les autorités à respecter leur promesse. « Au départ, pour d’abord éviter le long processus de désintégration, chaque professeur devrait passer trois ans pour que l’on se rassure qu’il est intéressé par l’enseignement. Après, le président du Faso a même annoncé que les enseignants du PEJEN seront tous intégrés. Mais pourquoi nous parle-t-on aujourd’hui d’une intégration exclusive. Nous combattons cela, nous prônons l’intégration pour tous les professeurs ayant fait trois ans effectifs sur le terrain. Quelle qu’en soit la forme, les conditions, ça nous dit absolument rien, mais que tout le monde soit intégré », argumente-t-il.

« C’est une injustice qu’il faut dénoncer »

L’accès au ministère a été refusé aux manifestants ce matin avec la présence effective de la Compagnie républicaine de sécurité (CRS) sur les lieux. Un refus qui passe difficilement chez les manifestants qui entendent durcir le ton les jours à venir pour amener leur ministère de tutelle à prendre en compte leur revendication. « On nous a refusé l’accès au ministère. Je pense que dans un pays démocratique, les manifestations doivent être autorisées. Défendre son intérêt doit être un droit acquis pour tous les Burkinabè. Pourquoi nous réprimer et nous refuser l’accès à notre ministère de tutelle ?  C’est une injustice qu’il faut dénoncer. Les jours à venir, nous allons élire domicile devant le ministère avec nos nattes et marmites.», prévient M. Tindano pour qui « le PEJEN est devenu un programme de création du chômage ».

Salifou Ouédraogo, coordonnateur du comité de suivi de mandatement de sorties de ces différentes écoles de formation

 « Nous allons nous battre jusqu’à ce que nous soyons mandatés… »

En plus des professeurs du PEJEN, les enseignants recrutés pour le compte de l’Ecole normale supérieure (ENS), de l’Institut des sciences (IDS) et de l’Ecole nationale des enseignants du primaire (ENEP) se sont aussi mobilisés ce matin devant le MENA-PLN pour, disent-ils, exiger leur mandatement. « Cela fera déjà six mois que nos collègues de l’enseignement du primaire ont fini leur formation et jusqu’à présent, ils n’ont reçu aucun copeck pour rejoindre leurs classes.  Au niveau des professeurs de l’enseignement secondaire, cela fait déjà deux mois qu’ils ont fini la formation, mais jusqu’à présent, ils n’ont aucune information par rapport à leur mandatement », a déploré Salifou Ouédraogo, coordonnateur du comité de suivi de mandatement de sorties de ces différentes écoles de formation. Ces enseignants ne réclament qu’ « un minimum de condition » pour pouvoir rejoindre leurs postes « afin d’aller faire ce pour quoi ils ont été recrutés ».

Le Ministre Stanislas Ouaro s’explique

« Des actions sont posées pour que le problème soit résolu »

En réponse aux manifestations tenues devant son département, pour d’une part, réclamer la réintégration des professeurs PEJEN, et d’autre part, le mandatement, le Ministre Stanislas Ouaro, a appelé tous les manifestants à savoir raison garder.

Le problème de mandatement, à l’en croire, est lié aussi à la situation nationale des mouvements de grèves à la fonction publique par les Gestionnaires des Ressources humaines(GRH). « Pour être mandaté, pour avoir un salaire, il faut d’abord être intégré dans la fonction publique. Ces actes d’intégration sont gérés par la fonction publique, et les GRH, comme tout le monde le sait au Burkina, ont bloqué pendant des mois l’élaboration de ces actes, ce qui a naturellement des conséquences sur ce qui se passe », explique-t-il. Mais, assure-t-il, des moyens de contournement ont été trouvés pour résoudre le problème. « Des actions sont posées pour que le problème soit résolu », a-t-il fait savoir.

Au total, ce sont 3 134 enseignants du primaire qui attendent leur mandatement. Au niveau du post-primaire, il s’agit de quelques milliers d’enseignants.

Armand Kinda

Minute.bf

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