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Affaires étrangères : L’affectation de 30 policiers « indigne » le personnel

Le Syndicat des agents du ministère des affaires étrangères (SAMAE), porte-voix du personnel des ministères en charge des Affaires étrangères et de l’Intégration africaine, était face à la presse le  mercredi 12 février 2020. Le syndicat s’est indigné de la mise à disposition au ministère des affaires étrangères et de la coopération, de trente fonctionnaires de police et a dénoncé une mauvaise gestion au ministère des affaires étrangères (MAE) par le premier responsable, Alpha Barry.

Le SAMAE, porte-voix du personnel des Ministères en charge des Affaires étrangères et de l’Intégration africaine, déplore le fait que  le gouvernement se permette de servir l’affectation dans les représentations diplomatiques comme offrande à des corporations d’agents publics, n’ayant pas vocation à animer l’appareil diplomatique, au même moment où des actions étaient menées pour aider le gouvernement à disposer d’un référentiel solide, conforme aux standards internationaux et donc promoteur d’une diplomatie structurée, cohérente et ambitieuse.

En effet, le SAMAE, sans indexer les compétences professionnelles de ces agents publics, encore moins le droit légitime de tout agent public à s’épanouir dans sa profession, dit être « indigné » de la mise à disposition du Ministère des affaires étrangères et de la coopération, de ces trente fonctionnaires de police, soit disant destinés à la sécurisation des locaux du département. Pour le syndicat, cette mise à disposition opérée par le gouvernement n’est qu’une manœuvre visant à affecter dans les différents ambassades et consulats généraux, des agents dont la présence ne répond à aucune nécessité, encore moins aux termes du décret portant organisation type des Missions diplomatiques et consulaires et des Conventions de Vienne de 1961 et de 1963 sur les relations diplomatiques et consulaires.

Bruno Laonto Kambiré (micro), SG du SAMAE, a mis en garde le ministre des affaires étrangères

Pire, déplore le syndicat des diplomates qui cite des sources concordantes, ces trente policiers ne seraient qu’une vague qui doit conduire à l’affectation d’une centaine de policiers dans les représentations diplomatiques et consulaires. Pourtant, à en croire les conférenciers, aux termes desdites conventions, la sécurisation des représentations diplomatiques et consulaires incombe à l’Etat accréditaire. « Alors, toute affectation d’agents de police burkinabè à cette tâche pourrait être considérée comme une remise en cause de la compétence et de la capacité de cet Etat à sécuriser nos enclaves diplomatiques », a déduit Bruno Laonta Kambiré, Secrétaire général du SAMAE. Toute chose qui, à l’entendre, pourrait ternir la qualité des relations que le Burkina Faso entretient avec ces pays amis.

Le SAMAE dénonce l’infantilisation des diplomates burkinabè

Aussi, indique M. Kambiré, la gestion actuelle de cette question par le gouvernement est « une expression du manque de considération vis-à-vis du travail des diplomates et une volonté inavouée de spolier le milieu diplomatique en expropriant les diplomates de leurs prérogatives au profit d’autres acteurs acquis à leurs causes ».

Ainsi, le SAMAE s’insurge fermement contre la liquidation programmée du corps diplomatique et dénonce avec « la plus grande fermeté, les agissements irresponsables et anachroniques du Ministre Alpha Barry qui, au-delà de quatre années de fonction, a su briller par son amateurisme et son incompétence dans la gestion de l’appareil diplomatique du Burkina Faso ». Le syndicat dit condamner également « l’infantilisation des diplomates burkinabè ainsi que le mépris sans pareil de leur métier par leurs autorités de tutelle ». Le SAMAE condamne aussi les « nominations fantaisistes  dans les représentations diplomatiques et consulaires orchestrées par le Ministre Alpha Barry et ses partisans ; exige l’arrêt sans condition de ces mises à disposition sauvages et injustifiées ; exige le rappel des policiers et du personnel non essentiel affectés dans les MDC ; dénonce la distribution abusive des passeports diplomatiques et de service à des individus de tout acabit en violation des textes en vigueur ; se démarque de l’initiative de rationalisation actuellement en cours ; exige la tenue sans délais des états généraux de la diplomatie burkinabè, etc. ».

Le syndicat, rappelant au gouvernement qu’il « ne lésinera point sur tout ce qui peut compromettre la bonne marche de la diplomatie burkinabè, et partant, compromettre le déroulement régulier de la carrière des agents des ministères des affaires étrangères et de l’intégration africaine », a invité l’ensemble des diplomates en poste comme à la centrale, à se tenir prêts à répondre aux prochains mots d’ordre qui viendraient à être lancés. « Cette conférence n’est que le début d’une alerte », a prévenu M. Kambiré, qui attire l’attention du ministre Barry sur le climat délétère qui règne au sein de son département. « S’il insiste perdurer dans l’erreur, le syndicat se réserve le droit de recourir à tous les moyens légaux nécessaires pour faire barrage à ses manœuvres », a-t-il conclu.

Armand Kinda

Minute.bf

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