La Caisse nationale d’assurance maladie universelle (CNAMU) a organisé une cérémonie de lancement officiel de la couverture des personnes indigentes par l’assurance maladie, dans la commune rurale de Pabré, localité située à une quinzaine de kilomètres à la sortie nord de Ouagadougou. C’était ce vendredi 25 septembre 2020, en présence de Simon Compaoré, ancien ministre d’Etat, invité d’honneur à cette cérémonie, et Séni Ouédraogo, ministre en charge de la fonction publique, parrain de la cérémonie.
« En regardant cette cérémonie et le fond de cette cérémonie, je suis tenté de dire que petit à petit, en dépit des flux et des reflux qui se déroulent dans notre société, nous allons surement vers la terre promise… », s’est réjoui Simon Compaoré, invité d’honneur à cette cérémonie. « Un Burkina Faso en bonne santé est un idéal », ajoute-t-il. Ainsi, pour l’invité d’honneur à cette cérémonie, même si le pays souffre de la faiblesse de ses systèmes de santé, avec une croissance démographique rapide, il n’est pas interdit d’imaginer un Burkina Faso qui disposerait d’une couverture santé universelle. « L’idée de base est d’abord d’essence morale : il n’est pas acceptable que certains membres de la société soient confrontés à la mort, au handicap, à la mauvaise santé ou à l’appauvrissement pour des raisons qui pourraient avoir un coût limité », a-t-il martélé.
Simon Compaoré pense donc qu’il est impérieux de promouvoir une solidarité agissante au sein des communautés et des populations ; et de faire en sorte que par un système de mutualisation des ressources, chacun puisse être en bonne santé et contribuer à l’effort de développement et à la réalisation de soi. « Cette politique d’innovation dans la protection sociale au Burkina Faso qui a déjà son calendrier de mise en œuvre est on ne peut plus révolutionnaire et visionnaire. A coup sûr, son avènement, en plus de la promotion de bien-être social qui en découle, ouvre des perspectives de développement humain durable », note-t-il.
L’assurance maladie universelle, un gage de stabilité sociale et de croissance économique
Le parrain de la cérémonie, Séni Ouédraogo, Ministre en charge de la fonction publique, a fait remarquer qu’au Burkina Faso, le système de sécurité sociale couvre seulement 7% de la population, essentiellement les travailleurs du secteur formel. Les prestations de ce système de sécurité sociale sont constituées de prestations familiales, des prestations de vieillesse et de la couverture des risques professionnels (accidents du travail et maladies professionnelles), a-t-il rappelé, notant que « l’accessibilité des soins de santé au Burkina Faso demeure un défi à relever en vue d’actionner l’un des plus grands leviers de la croissance économique qu’est le développement du capital humain ».
Il estime que la mise en œuvre d’un système de santé équitable vise à améliorer les performances des structures de santé dans la perspective de converger vers l’éradication de la pauvreté extrême en 2030. Le gouvernement du Burkina Faso, à travers le Régime d’Assurance Maladie universelle (RAMU), s’inscrit dans cette perspective en s’assurant qu’aucun ménage ne bascule dans la pauvreté en raison de la dépense en soins de santé. « En effet, nous voulons nous attaquer à cette injustice par l’introduction de modèles de financement équitable de la santé, assortis de fortes mesures de protection sociale de tous les membres de la société », a confié le ministre Séni Ouédraogo qui explique qu’en commençant par les personnes indigentes, celles-ci vont bénéficier de soins de santé gratuits à travers le dispositif de couverture de risque maladie mis en place. Toutefois, le parrain reconnait que l’expansion de la couverture aux populations pauvres et vulnérables commande un engagement politique solide, qui va permettre fde prendre en compte les intérêts de tous les groupes socio-professionnels.
Aussi, la mise en place du régime d’assurance maladie universelle apparait, selon le ministre Séni Ouédraogo, comme un gage de stabilité sociale et de croissance économique qui permet de juguler les effets néfastes des crises. Ainsi, plusieurs défis sont à relever à cet effet. Il s’agira, à entendre le ministre, du défi de parvenir dans les années à venir, à une extension judicieuse et bénéfique de la couverture sociale à toutes les couches de la population burkinabè conformément aux recommandations de l’OIT, notamment la recommandation n°202 concernant les socles nationaux de protection sociale. Autre défi sur lequel « notre système doit se pencher », poursuit le parrain, est le problème crucial des modes de financement de la protection sociale en général et de la couverture maladie universelle en particulier.
Le Directeur général de l’assurance maladie universelle, Dr. Yves Kinda a expliqué que cette assurance prendra aussi en compte les personnes déplacées internes de Pabré. « A termes, plus de 4 millions de personnes seront couvertes par cette assurance. D’ores et déjà, 70 000 personnes ont été enrôlées au Burkina Faso. A Pabré, ce sont 6000 personnes qui en bénéficieront », a détaillé le Dr. Kinda. Mais, pour la mise en œuvre optimale de cette assurance maladie au Burkina Faso, il estime qu’il faut travailler à la mobilisation des ressources et surtout lutter contre la fraude.
La carte d’assurance maladie a une validité de deux ans avec une mise à jour régulière. Ce qui ne veut pas dire qu’après deux ans, l’assuré ne bénéficiera pas de l’assurance. « Si au bout des deux ans on constate que l’assuré est sortie de l’indigence, cette carte bénéficiera à d’autres personnes », a conclu le DG du CNAMU.
Vidéo- Le DG de la CNAMU donne plus de détails sur les domaines de couverture de la carte de l’assurance maladie universelle…
Armand Kinda
Minute.bf
