Des mois d’arriérés de salaires, des primes de matchs non encore versées, ce sont entre autres situations avec lesquelles nos joueurs locaux doivent composer malheureusement dans ces périodes aussi difficiles dues à la pandémie du covid-19. Des situations, il faut le dire, existaient depuis belle lurette dans le championnat local. Cependant, l’arbre ne doit pas cacher la forêt ; il y a aussi des clubs qu’on pourrait appeler « les biens organisés » qui n’ont jusque-là pas enregistré des problèmes de salaires avec leurs sociétaires.
Dans une enquête publiée récemment sur les réseaux sociaux par l’internaute et spécialiste du Faso foot Rodrigues Ismaël Kabore, on distingue actuellement 03 catégories de clubs en fonction de leur processus de payement mensuel et Primes.
Les « meilleurs élèves »
Parmi « ces meilleurs de la classe » figurent sans surprise des clubs comme Salitas FC, Rahimo FC qui sont hyper organisés dans tous les compartiments. Il y’a aussi Majestic SC, AS Douanes, AS Sonabel, USFA, ASECK et KOZAF dont les dirigeants ont toujours fait preuve de sérénité dans le management de façon générale. Tous ces clubs cités sont à jour et les ayants droit se frottent les mains.
Les clubs qui doivent mieux faire
Après cette vague de clubs qui sont pour le moment à la hauteur du défis (et on espère que cela va ainsi continuer ) vient une autre catégorie qui doit continuer à faire des efforts pour soulager leurs employés. Ces clubs sont à un mois (celui de Mars) de salaires non payés mais ont vite entrepris des démarches pour régler en 02 tranches cette paie mensuelle et selon notre source la première tranche est déjà tombée et il reste la dernière tranche. Il s’agit de l’USO et RCK.
Des clubs ont abandonné leurs joueurs…
Là, il s’agit des clubs qui éprouvent des réelles difficultés financières. Laissés à leur propre sort, ces professionnels du ballon rond se croisent les mains chaque jour les regards tournés vers les « bons samaritains » pour survivre. Dans cette catégorie, il y’a ceux qui ont un mois de salaire net d’arriéré sans qu’il ne leur soit versé le moindre Franc : ASFA-Y, AS Police, RCB et les pires entre eux comptabilisent plus de 02 mois de salaires impayés : EFO, ASFB, ROYAL FC.
Une situation très compliquée pour les joueurs étrangers
Le non payement de salaire joue très négativement sur la vie d’un professionnel mais encore plus dangereux, voire suicidaire pour celui qui est venu uniquement au Burkina Faso pour exercer un métier de footballeur. Contacté par téléphone, un joueur étranger dans l’effectif du RCK nous déclare ceci : « Cette pandémie est difficile pour tout le monde mais encore plus difficile pour les étrangers par ce que même si ça chauffe il n’y a pas ta famille à coté pour te sauver ».
Même son de cloche à l’USO où nous avions aussi pu contacter un étranger de l’effectif : « Franchement, ce n’est pas facile. Actuellement on essaie de joindre les deux bouts seulement. Si la famille était à coté on pouvait dire qu’on va se retourner vers elle. On doit payer le loyer et heureusement que ces deux jours là, l’eau et le courant sont devenus gratuits, sinon c’est dur. Physiquement et psychologiquement, on n’est pas tranquille », a désespérément avoué notre interlocuteur.
Le débat sur la mauvaise organisation de nos clubs locaux a toujours existé dans les différents plateaux sans pour autant contribuer à changer quelque chose dans le fond. Mais une chose est sûre, ces pratiques basiques doivent impérativement changer si l’on souhaite vraiment un Championnat local professionnel.
Moumouni Ouédraogo (collaborateur)
Minute.bf