Les femmes veulent leur implication dans la recherche de la paix au Burkina Faso. Réunies autour de l’Association communautaire pour le Bien-être de l’Enfant et de la Femme au Burkina (ABEFAB), elles ont initié un cadre d’échanges avec les élus locaux, les autorités administratives et les professionnels de la sécurité sur le processus d’implication des femmes dans les instances de recherche de la paix et la gestion de conflits. C’était le mardi 16 juillet 2024 à la mairie de l’Arrondissement 10 de Ouagadougou.
« Ce que femme veut, Dieu veut », dit-on souvent. Les femmes du Burkina veulent la paix. C’est du reste le combat d’organisations féminines qui ont initié un cadre d’échanges avec des membres de délégations spéciales, des autorités administratives et des professionnels de la sécurité (les Forces de défense et de Sécurité) sur l’implication des femmes dans les instances de recherche de la paix et la gestion des conflits.
« Nous en tant que femmes et mères, nous voyons que nos enfants se battent au front au risque de leur vie, pour la recherche de la paix. Nous voulons, nous aussi, participer à cette recherche de la paix, à travers nos actions dans nos associations », a expliqué Salamata Sawadogo/Bikienga, femme leader formée dans le cadre de l’initiative.
Concrètement, il s’est agi, pour Mme Sawadogo et ses camarades, de poser la réflexion sur les passerelles à créer pour que les femmes puissent s’impliquer davantage dans la quête de la paix.
Ces organisations féminines pensent qu’à travers des actions de sensibilisation et de promotion de la cohésion sociale, elles peuvent contribuer au retour la paix au Burkina Faso. Cela, considèrent-elles, passe par leur représentation dans les instances de gouvernance.
La démarche des initiatrices du cadre d’échanges a été saluée par le Wayalghin Naaba Tanga, vice-président de la Délégation spéciale de l’arrondissement 10. Au nom du PDS, il les a félicitées.
Mais, pour le vice-président, « il faut que les femmes soient plus audacieuses pour prendre leurs responsabilités ». « Quand vient le moment des élections et autres, a-t-il déploré, nombreuses d’entre elles se mettent en retrait. Même quand on les propose, elles refusent ». Il a invité les femmes à inverser cette tendance pour s’impliquer dans les instances de décision et de gouvernance.
Mieux, a soutenu le Wayalghin Naaba Tanga, « il faut également que les hommes les appuient à cet effet, parce que quand les femmes s’impliquent dans quelque chose, il y a de la réussite ».
Abondant dans le même sens, Fla Sanou, le Secrétaire général (SG) de la mairie de l’arrondissement 10 a postulé que « parler de l’implication des femmes à la gestion des conflits, c’est parler de la cohésion sociale, du vivre-ensemble ».
« On ne peut pas vivre en société, rechercher la paix en mettant en marge une importante frange de notre société qui va au-delà de 52 % », a-t-il fait remarquer avec la conviction que l’implication des féminines dans les instances de gestion de conflit et de recherche de la paix est nécessaire à l’atteinte de ces objectifs.
Franck Michaël KOLA
Minute.bf