L’opposition réunie autour du Chef de File de l’Opposition politique (CFOP) suspend sa participation au dialogue politique et dans la foulée, annonce « une série de marches pacifiques et silencieuses » dans les 45 provinces du Burkina Faso contre l’insécurité. Cette décision annoncée par Eddie Komboïgo au cours d’une conférence de presse tenue ce vendredi 25 juin 2021 1u siège de la structure politique qu’il dirige, fait suite aux récentes attaques terroristes qui ont fait 132 morts (bilan officiel) à Solhan et 11 policiers récemment tombés à Barsalogho.
« Près de 595 attaques terroristes, plus de 1500 morts, des blessés par milliers, environ 1 million 500 000 déplacés internes », a décompté le CFOP, qui retient que « malheureusement, le nouveau quinquennat du président Rock Marc Christian Kaboré commence comme l’a été le mandat 2015-2020 ».
« L’heure est grave », crie Eddie Komboïgo, qui en veut pour preuve, les 132 morts occasionnés par l’attaque de Solhan. Pis, « alors que l’on n’avait pas fini de pleurer les morts de Solhan, voilà que 15 policiers et des VDP ont été sauvagement assassinés dans l’exercice de leurs devoirs », a-t-il regretté avant d’affirmer que cela « marque le seuil de l’incapacité du gouvernement à trouver des solutions pour la sécurité des Burkinabè ».
L’opposition politique s’est surtout offusquée du fait qu’en dépit de cette situation, des actes de corruption soient perpétrés par des hommes proches du pouvoir. « Si ce ne sont pas les attaques djihadistes qui endeuillent les populations, ce sont des infrastructures qui s’écroulent sur des élèves occasionnant mort d’hommes, signe des effets criminels de la corruption qui gangrène le pays. Comment s’en étonner lorsqu’on apprend que même la présidence du Faso est touchée par des scandales de corruption ? Hier, c’était un conseiller spécial du président qui s’est comporté en véritable brouteur à travers une escroquerie portant sur une somme de 30 millions. Aujourd’hui, c’est un collaborateur direct du chef de l’Etat qui est soupçonné d’être impliqué dans une autre affaire portant sur des milliards dont au moins 700 millions de FCFA pour des travaux de nettoyages à la présidence du Faso. Où sont passés les 40 milliards dénoncés par le Ministre de la Santé? », a fustigé le CFOP.
« La mort est devenue un fait banal au Burkina Faso. On apprend qu’on a tué 2 ou 3 personnes, ça n’empêche pas les membres du gouvernement de boire leur bière à Ouagadougou », s’est offusqué Eddie Komboïgo, qui estime qu’« on ne peut pas s’amuser avec la vie de la population ».
Ainsi, au regard de tout cela et « en raison notamment de l’absence de résultats probants dans la gestion de la crise sécuritaire », l’opposition suspend sa participation au dialogue politique tout en réclamant toujours la démission du premier ministre, Christophe Marie Joseph Dabiré et de son ministre en charge de la defense, Moumina Shérif Sy.
Mieux, pour apporter son soutien aux Forces de Défense et de Sécurité (FDS) et aux populations sous la menace terroriste, le CFOP a annoncé « une série de marches pacifiques et silencieuses dans les 45 provinces à travers tout le territoire national, les 3 et 4 juillet 2021» en lieu et place de sa participation au dialogue politique qui devra reprendre à ses dates.
Franck Michaël KOLA
Minute.bf
