Le Ministère chargé de l’Énergie a obtenu le quitus des députés de la 8e législature pour l’adoption de trois projets de loi relevant de son département. Ces lois portent principalement sur un programme de financement de la politique de développement du commerce régional de l’énergie en Afrique de l’Ouest et sur un projet dénommé « YELEEN » qui vise le développement de centrales solaires et le renforcement du système électrique national. C’était le mardi 13 avril 2021 à Ouagadougou à l’hémicycle avec la présence du ministre en charge de l’Énergie, Bachir Ismaël Ouédraogo.
Le Burkina Faso a l’un des Kilowattheures les plus chers de la sous région dû au fait qu’il importe 60 % de sa consommation énergétique. C’est pourquoi il a ratifié un projet de loi portant accord de prêt et de dons dans le but de développer le secteur de l’énergie et ce projet a été adopté par l’Assemblée nationale au cours d’une plénière.
À travers cette ratification, le pays obtient de la Banque mondiale un financement, au titre de l’année 2020, de vingt-sept millions (27 000 000) d’euros pour un crédit et, vingt et un millions neuf cent mille (21 900 000) pour le don, soit un montant total de trente-cinq milliards onze millions huit cent trente-neuf mille (35 011 839 000) FCFA.
Ce soutien de la Banque mondiale vise à accroître le commerce régional de l’électricité en vue de renforcer la sécurité énergétique, à réduire le coût de l’électricité et par conséquent soutenir la croissance économique et la prospérité partagée dans la région du Ouest-africaine.
Réalisation de centrales solaires photovoltaïques...
En plus de l’adoption de cette loi, les députés ont voté pour la réalisation du programme YELEEN dont la première phase s’élève à un coût total de 92,88 milliards de F CFA et sera couvert par les contributions de l’Agence française de développement (AFD), la Banque africaine de Développement (BAD), l’Union européenne (UE), l’Etat burkinabè et de la Société nationale burkinabè d’électricité (SONABEL).
Le programme YELEEN couvre l’ensemble du territoire et consistera à la réalisation de centrales solaires photovoltaïques dans les régions du Centre (Ouagadougou), du Sahel (Dori), de l’Est (Diapaga) et du Sud-Ouest (Gaoua). Ce programme permettra aussi, dans son second volet, la densification et l’extension des réseaux électriques de distribution MT/BT qui concerneront principalement les régions du Sahel, du Nord, du Centre-Nord, de l’Est et des zones périphériques ou péri-urbaines de Ouagadougou et de Bobo-Dioulasso.
« Nous avançons vers l’autonomisation énergétique »
« La mise en place de la centrale solaire avec stockage est une première dans la sous-région. Nous allons avoir au tour de 10 mégawattheures avec batterie. Une centrale solaire qui produit de l’énergie et l’éjecte dans le réseau pour qu’elle soit distribuée partout au Burkina Faso. C’est toute la population qui va en bénéficier », a indiqué le ministre en charge de l’Energie.
Il a indiqué également que si le coût du Kilowattheure qui sort de la centrale est deux ou trois fois moins cher que l’énergie produite localement, cela va se répliquer automatiquement sur le coût du Kilowattheure et partant, l’accès à l’énergie pour tout le monde. « Nous avançons ainsi vers l’autonomisation énergétique », a-t-il martelé.
Concernant la production énergétique dans les mines, le ministre Ouédraogo fait savoir qu’un mécanisme tripartite a été développé au niveau du ministère avec des producteurs indépendants, l’Etat et les mines, qui va permettre à ce que l’excès d’énergie produit dans les mines puisse être réinjecté dans le réseau. Car, à l’entendre, « cela n’a pas de sens qu’on soit en milieu rural où une mine est complètement éclairée et tout le monde a toutes les commodités alors qu’à quelque 5 km, 10 km le village est dans le noir ».
Hervé KINDA
Minute.bf
