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jeudi 28 mars 2024

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Coupure de connexion : Koudpoko, silence, ça évite les attaques

Koudpoko, je te dis silence. Il est vrai qu’on ne peut plus se donner des rendez-vous dans ton cabaret à cause de cette suspension d’internet, mais cela ne peut en aucun cas nous empêcher de venir tirer d’un trait, ton délicieux jus de kæye. En tout cas, tant qu’on ne coupe pas la jarre, et tant qu’on ne brise pas ta calebasse, on sera là, au fond de ton cabaret, walahe.

Alors, Koudpoko, je te dis encore silence. Des gens ont, par internet, bloqué le convoi militaire français. Vous n’êtes vraiment pas panafricains. Par internet, vous tuez des éléments au front avec vos mégas et gigas. Voilà, à cause de vous, le Burkina Faso a perdu une cinquantaine de ses vaillants combattants dans la lutte contre le terrorisme. A cause de vous, les populations de Solhan ont été massacrées. A cause de vous, à Foubé, à Tankoualou, c’est la famine et l’insécurité qui traumatisent les populations. A cause de vous, la situation sécuritaire est totalement dégradée.

Koudpoko, silence, sinon à cette allure, on risque même de fermer ton cabaret.

Koudpoko, je dis encore silence. Les gens sapent les efforts des panafricanistes avec internet. Une liberté qui ne te rend pas libre, il faut t’en passer. Donc, il faut qu’on s’en passe de l’internet car il nous maintient dans la misère et dans un esprit quotidien d’assister. De toutes les façons, je ne vois pas ce que internet peut donner à ce pays. Personne n’a un journal en ligne ici au Burkina Faso. Personne ne fait un commerce en ligne ici. Personne ne fait des cours en ligne ici. On est au XVe siècle ici au Faso. Au pays de Sankara, on vit à reculons. On est serein comme cela. Ne troublez pas notre quiétude avec votre affaire de civilisation. On n’organise pas de réunion en ligne ici. Si on veut se voir, on se cherche pour se retrouver quelque part.

Koudpoko, je dis une fois de plus silence. Au Faso, personne ne vend ses produits en ligne. Même Mam Sank, la spécialiste des mets locaux peut désormais cuisiner pour les habitants de son quartier. Alino Faso n’a même pas besoin d’internet pour parler de son Trésor marin. Chacun va chercher son attiéké et poisson thon ailleurs. Ça n’impacte en rien. De toutes les façons, les activités économiques de ce sont en grande majorité exercées dans les bureaux, où il y a la connexion fixe. Aucune recherche en dehors des bureaux ne peut développer ce pays.

Cette coupure peut même se prolonger, encore et encore, étant donné que c’est pour la défense nationale et la sécurité. En tout cas, le ministre a dit que la nation avait besoin de silence après ces différentes attaques. Donc silence, taisez-vous.

Vive la coupure d’internet. J’oubliais, les gens de la brousse utilisent internet pour attaquer nos vaillants soldats, donc, nous restons convaincus que cette coupure peut vraiment réduire le nombre de victimes dans nos rangs.

Tiiga, tu dis quoi? Non. Comment ça? C’est pas possible. Malgré la coupure d’internet, Foubé a été attaqué dimanche, faisant une vingtaine de morts? Non, je crois que internet n’était pas encore coupé chez les gens de la brousse, les barbus. Sinon, là où internet est coupé, c’est la paix et le calme. La défense nationale et la sécurité y sont assurées à 100%.

Tinga, lève toi et rentre chez toi, Bazire ne pourra pas te sauver ces temps-ci parce que chez nous au Faso, on ne peut plus voir le cheval courir depuis la France. C’est aussi une forme de panafricanisme. Consommons ce que nous produisons. On va désormais organiser nos courses hippiques à l’hippodrome de Nonsin, c’est mieux.

Et puis, voilà une bonne nouvelle avec cette coupure. Certains parents vont désormais se concentrer sur l’éducation de leurs enfants. C’est trop génial. Actuellement, à la maison, madame, les enfants et moi, on se donne du temps pour mieux se connaître, bien échanger et dormir joyeux. Certains vont aussi partir en chômage direct. C’est ça aussi le développement.

Mais, avant de te laisser, il faudra que je dise un mot sur la dictature numérique. C’est tout simplement honteux de priver une bonne partie des populations du droit à l’information. Des entreprises enregistrent actuellement d’énormes pertes. Aucun post sur Facebook ne peut être une arme utilisée contre notre propre sécurité… Prolongez autant que vous voulez, mais c’est tout simplement hors la loi. C’est une pure dictature.

Koudpko, ton client fidèle

www.minute.bf

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