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jeudi 28 mars 2024

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Covid-19 : « Etre positif n’est pas une fatalité », Stanislas Ouaro

Le ministre en charge de l’éducation nationale, de l’Alphabétisation et de la promotion des langues nationales (MENAPLN), Stanislas Ouaro répondait aux questions d’un journaliste sur la télévision BF1. Il s’est agi, pendant cet entretien téléphonique avec le ministre, de comprendre un peu comment le patron de l’éducation a vécu la maladie, le traitement qu’il a adopté pour s’en sortir et toutes les mesures prises pendant ce temps, chez lui à domicile où il a suivi le traitement, pour endiguer la propagation du virus. Dans cet entretien, Stanilas Ouaro rappelle qu’ « être positif au Covid-19 n’est pas une fatalité » et que l’on peut en guérir du Covid-19 parce que le taux de létalité est très faibles…

Comment vous vous portez Monsieur le Ministre ?

Je vais très bien, surtout que lundi dernier on m’a déclaré guéri de la maladie à coronavirus.

Et votre famille, comment va-t-elle ?

La famille se porte très bien aussi. Personne n’est touché.

Monsieur le ministre, cela n’a sans doute pas été facile pour vous. Vous avez dû suivre un traitement, est-ce que vous pouvez nous en dire un mot ?

Je voudrais d’abord dire que je n’ai pas été hospitalisé. Mon traitement a été à domicile. Il faut dire que j’ai vu apparaitre des symptômes classiques que je connaissais d’habitude. Des symptômes au niveau de la gorge qui me gratte, qui m’irrite un peu. En général, quand je commence à ressentir ça, c’est que je vais faire une grippe, un rhume qui va se transformer en toux et pourquoi pas une infection éventuellement. Lorsque je commence à ressentir ces premiers symptômes, je prends des produits contre le rhume, en général le Fervex et j’associe un antibiotique toujours pour éviter que le fait de passer d’une étape de rhume à la toux, ne puisse provoquer une infection.

Le dimanche 15 mars, j’ai commencé à ressentir les symptômes de la grippe et du rhume, et j’ai commencé à me traiter. C’est ainsi que le mercredi à 14h, j’ai eu des échanges avec ma collègue de la santé sur la gestion de la pandémie, et dans nos échanges elle m’a dit qu’on avait un collègue qui avait été testé positif. Ce collègue était une personne avec qui j’avais travaillé le samedi 14 mars. Nous avions travaillé pendant un moment ensemble. Je me suis dit que si tel est le cas, il serait bon que les membres du gouvernement soient testés et j’ai insisté pour être prélevé, pour voir si j’ai le Covid-19 ou pas, puisse que j’ai été en contact avec un collègue qui est testé positif. C’est ainsi que j’ai été prélevé dans la même soirée vers 20h à mon bureau et le lendemain également vers 20h, ma collègue de la santé m’informait de mon statut, que j’étais donc positif au Covid-19. Voilà un peu ce qu’il s’est passé.

Donc j’ai poursuivi mon traitement lié aux symptômes, de façon progressive. Il est vrai que dès que j’ai été déclaré positif il y a eu beaucoup de gens qui m’appelaient par-ci, par-là, pour me dire de prendre tel ou tel produit, et comme je prenais déjà un antibiotique qui est l’azithromycine, j’ai associé à ce produit de l’hydroxychloroquine. J’ai pris ce produit pendant quatre jours, soit un comprimé de 200 mg le matin et un autre le soir, pendant quatre jours. J’ai pris deux boites d’azithromycine, pendant six jours. Quelques jours après que j’ai été déclaré positif, autour du samedi 21 mars, j’avais commencé à ne plus avoir les symptômes liés à la grippe ou au rhume. J’ai donc arrêté le traitement mais je prenais toujours ma température que je communiquais aux agents de santé qui sont dans la commission chargée de la gestion de la pandémie, le matin et le soir. Je n’ai jamais fait de fièvre. Ma température variait entre 35 et 36°C.

Il m’avait été dit que si je sentais des céphalées, il faudrait que je prenne du Doliprane. C’est ce qu’un des médecins m’avait conseillé. Je n’ai jamais senti des maux de tête donc je n’ai pas pris le produit. C’est ainsi que, quelques jours après, soit le mercredi 25 mars, j’ai demandé qu’il me soit fait un prélèvement de contrôle puisse que je n’avais plus de symptôme depuis 4 à 5 jours. Le 27 mars, on m’a informé que le test révélait que j’étais maintenant négatif. Trois jours après ce prélèvement, soit le samedi 28 mars, on m’a fait un nouveau prélèvement et le lundi 30 mars, on m’a confirmé que le second testé me déclarait négatif au Covid-19. Selon le protocole, cela voudrait dire que je suis guéri. Voilà une peu comment cela s’est passé. Je n’ai pas été hospitalisé. Je suis resté en confinement chez moi en prenant des mesures protection.

Vous avez vécu la maladie et vous en êtes guéri. Quel est votre message pour la population burkinabè ?

C’est d’abord avoir une pensée à tous ceux qui sont malades aujourd’hui, un soutien au personnel de santé qui travaille d’arrache-pied sur ces différentes questions. A la population entière, c’est un message d’espoir, qui permet de dire que le fait d’être positif au Covid-19 n’est pas une fatalité et le Coronavirus n’est pas une maladie de la honte. Il est bon de connaitre sa situation sanitaire afin de mieux se protéger, et quand on l’a, on n’en meurt pas forcément parce que le taux de létalité à la maladie est excrément faible. Il est vrai que si vous avez des antécédents de santé, un organisme faible, cela peut favoriser d’autre types de difficultés, vous amener peut-être à des problèmes respiratoires. Mais ce n’est pas une fatalité.

Je connais quelques collègues et des personnes qui sont testés positifs et qui sont totalement asymptomatiques, c’est-à-dire, qui ne développent aucun symptôme, qui se portent très bien, qui continuent de travailler mais en restant confinés. Je voudrais dire à la population de ne pas tomber dans la psychose. Parce qu’il y a une panique générale qui crée même de la stigmatisation. Dès que j’ai déclaré ma situation, tous ceux qui ont l’habitude de travailler avec moi, des collègues, des collaborateurs, etc., beaucoup ont vu autour d’eux des comportements de fuite. Des gens les fuyaient et avaient même peur de les rencontrer.

Même au niveau du ministère en charge de l’éducation nous avions dû demander à ce que les agents de santé puissent venir désinfecter le bâtiment pour permettre aux agents de venir travailler. Je veux rassurer la population que ce n’est pas une fatalité. On peut l’avoir et guérir. Moi, si je n’avais pas fait le test, peut-être que je n’allais jamais savoir que j’avais eu de coronavirus. Il se pourrait qu’il y ait des personnes qui ont ça et qui ne le déclare pas. Maintenant, ce qui est important, c’est surtout de respecter toutes les mesures de barrière, de distanciation, les mesures d’hygiène, de façon à se protéger et à protéger les autres de sorte à ce que nous puissions revenir très rapidement à un fonctionnement normal de notre système, de notre pays et de nous-mêmes.

Propos transcrits par Armand Kinda
Minute.bf

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