La crise qui secoue le ministère de la santé depuis quelques mois inquiète plus d’un. L’Union pour le progrès et le changement (UPC) a, pour sa part, mené des actions de médiation entre les acteurs concernés par cette crise, à la recherche d’une issue favorable pour le bonheur des populations qui sont les premières victimes de ce mouvement.
Selon les syndicats de la santé, le dialogue avec le gouvernement a été rompu depuis juillet 2019. Et sans ce dialogue, concèdent le secrétariat national en charge de la santé à l’UPC, il n’y aura pas une sortie de crise favorable aux populations. « Si le dialogue est de qualité, il n’y a pas de raison qu’on n’aboutisse pas à des solutions consensuelles », indique le docteur Steeve Léonce Zoungrana, secrétaire national chargé de la santé à l’UPC, principal conférencier.
L’UPC a rencontré quatre syndicats de la santé le 20 septembre dernier et le 27 septembre, elle a pris langue avec le Syndicat national des travailleurs de la santé humaine et animale (SYNTSHA). Dans la même logique, une demande a été adressée au ministère de la santé qui, depuis maintenant deux mois, n’a toujours pas reçu les « médiateurs ». L’objectif de ces différentes rencontres, selon les conférenciers, était d’une part, de comprendre la genèse de la crise, et d’autre part, de trouver des voies et moyens qui permettront une sortie de crise.
Les différentes rencontres avec les syndicats auraient permis de comprendre où se trouve le goulot d’étranglement dans cette crise. Ce mouvement d’humeur, confient les conférenciers, est plus liée à la question des carrières, de la mise en œuvre de la fonction publique hospitalière, la plateforme du SYNTSHA, la gratuité des soins pour les femmes enceintes et les enfants de moins de cinq ans « adoptée dans la précipitation ».
Le gouvernement a récemment, en réponse à cette crise, appliqué des mesures allant jusqu’à la coupure des salaires des agents de santé. Mais, cette mesure, à en croire les conférenciers, ne semble pas ébranler les agents de santé qui continuent dans leur mouvement d’humeur. Face à cette situation, l’UPC craint le durcissement de la crise dans les jours à venir et appelle ainsi le gouvernement à renouer le dialogue pour une sortie de crise.
« Nous avons bon espoir que le gouvernement acceptera, les jours à venir, de nous rencontrer. Nous sommes à mi-parcours et nous faisons le bilan de nos actions », a soutenu M. Zoungrana. L’une des conséquences de cette crise est la non transmission des données statistiques qui, pourtant, sont très importantes dans le contrôle épidémiologique. « Le nombre de morts, de malades, la surveillance épidémiologique pour les grandes maladies, actuellement, posent problème », regrette Dr. Steeve Léonce Zoungrana qui pense qu’il nous faut aujourd’hui un bon système de surveillance maladie et un bon système d’alerte précoce pour lutter contre les maladies épidémiologiques. « Mais actuellement, il y a des difficultés pour renseigner ces données (…) et c’est quand même alarmant », alerte-t-il avant de déplorer « un génocide silencieux » qui semble n’émouvoir personne dans cette crise.
Armand Kinda
Minute.bf