À l’occasion de la 4ème édition des Journées des instruments coutumiers parleurs (JICP), l’association « Id Singré » (Nos Orignes) a animé un spectacle de la parole des instruments coutumiers parleurs au palais du Moogho Naaba Baongo, ce samedi 09 septembre 2023.
Sauvegarder et promouvoir les valeurs traditionnelles du terroir moaga, en l’occurrence, les instruments coutumiers parleurs sont, entre autres, les objectifs des Journées des instruments coutumiers parleurs “Yum Teed Daare”, initiées par l’Association “Id Singré” (nos origines).
Selon le ministre en charge de la Culture, Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo, les instruments coutumiers parleurs occupent une place prépondérante dans les coutumes et les traditions au Burkina Faso. En particulier dans la société moaga, le Bendré occupe une place de choix parmi les instruments coutumiers parleurs et symbolise la légitimité royale, ajoute le ministre.
« Instrument sacré par excellence, le son du Bendré annonce de grandes nouvelles ou des manifestations exceptionnelles comme l’intronisation d’un roi. Le Bendré est aujourd’hui un instrument populaire tout en gardant son caractère sacré. Il représente un héritage culturel et traditionnel inestimable », a-t-il déclaré. Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo n’a pas caché sa joie de constater que ce festival « se veut une belle tribune pour véhiculer des messages de paix, de cohésion sociale et du vivre ensemble ».
« Vous conviendrez avec moi que nous ne pourrons sortir de cette crise que traverse notre pays depuis des années, qu’en nous appuyant sur des solutions endogènes issues de nos propres valeurs et traditions. La conviction est aujourd’hui partagée, que c’est en travaillant ensemble, main dans la main ; c’est en mettant en commun nos forces et nos énergies que nous pourrons prendre le dessus sur les forces du mal. Et nos traditions dans leur richesse et leur diversité regorgent de ressources inépuisables pour fédérer les fils et filles du Burkina », a-t-il confié.
Le message de solidarité et de cohésion sociale est passé
Des dires du président de l’association « Id Singré », le Gounghin Been-Naba, cette 4e édition des journées des instruments coutumiers parleurs s’intéresse particulièrement à l’éducation des enfants, de la jeune génération. Il s’agit d’une sorte d’initiation « de la chose des aînés aux enfants », a-t-il laissé entendre.
À en croire, Lambert Jean-Marie Zabré, Directeur-metteur en scène du théâtre la parole de Ouagadougou, la troupe qui a presté avait un message à passer. Ce message est en lien avec la situation sécuritaire nationale, dit-il. « Ce qui nous arrive (le terrorisme) sous-entend qu’à quelque part des gens n’ont pas joué leur rôle.
Donc nous voulons interpeller à ce que chacun puisse prendre sa place pour que nous puissions sortir de ce fléau (le terrorisme, ndlr). Voilà pourquoi j’ai essayé de concevoir cette scène pour essayer de taper fort pour aller carrément dans les palais, chez nos chefs coutumiers pour qu’ils prennent leur place pour essayer de mettre l’accent dans l’éducation des enfants. Que les décideurs sachent aussi que pour que nous puissions sortir de ce mal, il faut que nous puissions nous asseoir et discuter. Et essayer de voir dans la même direction. Je rend grâce à Dieu car là ce sont les Yumba du Moogho. Le message est passé, qu’il puisse avoir un changement de mentalité », s’est félicité le metteur en scène.
Pour l’occasion, l’association Id Singré a remis une attestation de reconnaissance à sa Majesté. En guise de soutien, Sa Majesté a offert un mouton et la somme de 500.000F à l’association.
Précisons que cette 4e édition des Journées des instruments coutumiers parleurs (JICP) a débuté depuis le 04 septembre et prend fin ce dimanche 10 septembre 2023 avec un autre spectacle de la parole des instruments coutumiers parleurs. Le thème retenu est : « Recourir aux valeurs ancestrales comme solutions est un impératif pour le Burkina Faso ».
Mathias Kam
Minute.bf