Le Collectif contre l’Impunité et la Stigmatisation des Communautés (CISC) a, devant les hommes et femmes des médias, dressé un bilan de son action depuis sa création au lendemain du drame de Yirgou jusqu’à ce jour. Au cours de la conférence, le dimanche 6 janvier 2020 à Ouagadougou, c’était aussi l’occasion pour les membres du CISC de relever leurs préoccupations en ce qui concerne notamment le dossier Yirgou et la prise en charge des déplacés de façon générale.
Les 1er, 2 et 3 janvier 2019, avait lieu ce qui a été qualifié de « massacre de Yirgou » avec son lourd et triste bilan de 49 morts selon un bilan officiel du gouvernement contre « 216 morts » selon les chiffres du CISC. Ainsi, un an après, il s’agit pour le CISC de faire un « devoir de mémoire, de penser aux circonstances, penser aux victimes, aux orphelins, aux veuves et à tous les ayant droit et victimes, penser aux nombreux déplacés qui depuis un an sont contraints à vivre de charité et en exile dans leur propre pays ». Aux nombreux déplacés, durant toute son existence, le collectif, dans le cadre de ses activités, dit leur avoir apporté son soutien.
Des actions en faveur des déplacés…
A l’heure du bilan, une année après sa création, le CISC a pu organiser une rencontre avec les autorités coutumières, religieuses et administratives « pour présenter la structure et demander la contribution de chacun pour la justice », a rappelé le président du CISC, Dr. Daouda Diallo. Des conférences, des marches meetings ont également été organisées par le CISC afin de réclamer justice pour les victimes du massacre de Yirgou. Le collectif a aussi procédé à la mise en « place d’une commission de veille et d’alerte qui permet au quotidien de faire remonter les informations sur les cas de stigmatisation et d’exécutions sommaires », a confié M. Diallo.
En plus de ces actions, le CISC « a entrepris des quêtes et des collectes qui ont permis de mobiliser des ressources matérielles et financières au profit des déplacés », s’est réjoui le principal conférencier. Cependant, les conférenciers n’ont pas manqué de relever des inquiétudes en ce qui concerne l’avancée du dossier.
Le CISC, préoccupé de la persistance de « zones de non droit autour de la commune de Barsalgho »
Même si les enquêtes judiciaires ont permis d’identifier « 55 corps et 66 disparus » avec « 200 personnes soupçonnées » dont « 12 ont été inculpées des faits de présomption grave de crime de génocide, de meurtre, de destructions volontaires de biens, de coups et blessures volontaires et de dissimulation de cadavres », le CISC s’est indigné de la « non-exécution des mandats (180 mandats) d’amener par les officiers de police judiciaire ». Ainsi, M. Diallo a dénoncé « une entrave à la bonne évolution du dossier ».
En outre, le collectif dit s’inquiéter de la persistance des « zones de non droit autour de la commune de Barsalgho » et de la prise en charge des déplacés.
Enfin, c’est « l’amalgame Peul=terroriste » qui a été dénoncé par le collectif.
Par ailleurs, dans le cadre de la commémoration de l’an 1 du drame de Yirgou, un sit-in a été annoncé par Daouda Diallo et ses camarades, le 10 janvier prochain au Tribunal de Grande Instance (TGI) de Ouagadougou, à 10h.
Toutefois, le CISC fonde l’espoir que la nouvelle année soit « une année de l’unité et de la cohésion retrouvée de tous les fils et filles du Burkina Faso ».
Franck Michaël KOLA (Stagiaire)
Minute.bf