Ceci est une lettre ouverte d’une « assoiffée de justice » au Ministre de la Fonction Publique, du Travail et de la Sécurité Sociale.
Monsieur le Ministre d’État,
Je viens par la présente vous adresser toutes mes chaleureuses salutations les plus sincères et aussi les félicitations pour toutes les réformes entreprises depuis votre arrivée à la tête de votre département. Soyez en remercié et béni. Félicitations également à tous vos proches collaborateurs pour le travail déjà abattu.
Je voudrais particulièrement vous interpeller sur les examens professionnels instaurés dans certains ministères notamment celui du Ministère de la Santé et de l’Hygiène Publique pour résorber certains corps en voie d’extinction.
Ces examens professionnels ont concerné les Attachés de Santé, les Infirmiers Diplômés d’État et les Sages Femmes et Maïeuticiens d’État afin de leur permettre d’aller en catégorie supérieure. Cependant, d’autres corps également en voie d’extinction comme les Accoucheuses Auxiliaires , Agents Itinérants de Santé et de l’hygiène communautaire, les Infirmiers Brevetés et les Accoucheuses Brevetées pour ne citer qu’eux sont oubliés et écartés par ces examens professionnels.
Est-ce nécessaire de rappeler que ces agents communément appelés Agents de Première Ligne ont été pendant longtemps la cheville ouvrière du système sanitaire au Burkina Faso ? Ils sont dans toutes périphéries du pays et pendant belle lurette jusqu’à nos jours, ces gens ont été utilisées comme une main d’oeuvre à très moindre coût.
En effet, des accoucheuses auxiliaires ont été utilisées pour gérer des maternités en lieu et place des Sages Femmes et Maïeuticiens. Des Agents Itinérants de Santé(AIS) utilisés pour exercer en lieu et place des Infirmiers Diplômés d’État. Ils ont même posé certains actes médicaux par dérogation. L’expérience par l’exercice aidant, ces agents excellent de mieux en mieux que certains personnels qualifiés et reconnus pour ces exercices. Beaucoup ont été longtemps exposés aux liguides biologiques et aux maladies infectieuses et hautement contagieuses (Tuberculose, COVID 19, VIH et Hépatites virales). Pire, certains se sont infectés et d’autres ont contracté des maladies incurables et aujourd’hui sont à 2 pieds sous sol.
Pour leur plan de carrière et l’évolution dans leur profession, l’État les recrutait par voie de concours professionnel avec des postes à pourvoir le plus souvent très limités. Maintenant que ces corps et bien d’autres corps des secteurs de la santé et de l’éducation sont déclarés en voie de disparition en témoigne le dernier RIME adopté en 2021, vous avez choisi d’organiser des examens professionnels en faveur de certains tout en excluant d’autres.
Pourquoi Monsieur le Ministre d’État, ces deux poids deux mesures ? Pourquoi favoriser l’extinction rapide de certains corps en voie d’extinction en procédant à un réclassement par examen professionnel et opter pour le concours professionnel pour d’autres corps également en voie d’extinction ? Ces Agents de Première Ligne sont utilisés par le ministère de santé et l’hygiène publique pour assurer, exercer le travail de ceux que vous recruter actuellement avec un niveau élevé. Sur le terrain, ils assurent et accomplissent les mêmes tâches. Ils offrent les mêmes prestations de soins aux patients et clients. Ils sont utilisés par défaut pour un travail pour lequel ils ne sont pas rénumérés. Est-ce du fait qu’Ils constituent une main d’oeuvre à moindre coût que tout est mis en œuvre pour les empêcher de gravir les échelons ?
Monsieur le Ministre d’État, la liste des interrogations sans réponse est très longue. Les réponses à ces questions qui taraudent nos esprits durant des nuits blanches sont aussi rares.
Tout en espérant que cette lettre ouverte vous parvienne, recevez toute l’expression des sentiments respectueux de tous ces milliers d’Agents de Première Ligne sans voix dont je me fais de façon solitaire la porte voix.
Une Assoiffée de Justice, d’Égalité et d’Équité.
