Les syndicats, associations et groupements des transporteurs routiers du Burkina, en réaction à la « grève illimitée » décrétée par les chauffeurs routiers depuis le 2 avril, ont rencontré les hommes de médias pour donner des précisions sur ce qu’il en est. Cette fédération des transporteurs, consternée par ce mouvement d’humeur qui « paralyse les activités socio-économiques » du pays, a appelé les autorités à prendre les mesures idoines pour « mettre hors d’état de nuire » ces individus « malintentionnés ».
« Nous demandons aux autorités de nous débarrasser une bonne fois pour toute de ces individus qui se lèvent pour bloquer les voies, ces individus qui perturbent les activités socio-économiques des honnêtes citoyens », fustigera Bonaventure Kéré, Secrétaire général de la Fédération nationale des acteurs du transport routier du Burkina (FENAT). Il estime que si grève il doit y avoir, les voies légales de manifestation ne devraient pas être occultées par les manifestants, rappelant au passage qu’aucun syndicat ou association des transporteurs n’est concerné par ce mouvement. « Alors, que des individus, fussent-ils des chauffeurs ou je ne sais qui, s’arrogent le droit de se lever pour bloquer des voies afin d’exiger que cette faitière des transporteurs ne puisse pas s’organiser, reconnaissez qu’ils empiètent sur un terrain qui n’est pas le leur », a-t-il dit.
En rappel, les chauffeurs routiers qui ont marché mardi à Ouagadougou protestaient contre la candidature de Maïga Issoufou, actuel président de l’Organisation nationale des Transporteurs du Burkina (OTRAF), à la faitière unique des transporteurs routiers du Burkina (FUTRB). Pour les conférenciers, il n’appartient pas aux chauffeurs qui, rappellent-ils, sont leurs employés, de manifester contre la candidature d’un transporteur à une faitière de transporteurs.
« Issoufou Maïga est l’homme qu’il faut à la tête de la faitière »
Même si les chauffeurs réclament la tête de M. Maïga avant de lever leur grève, les transporteurs pensent pour leur part que l’actuel président de l’OTRAF est « l’homme qu’il faut à la tête de la faitière ». Pour eux, Issoufou Maïga est un bel exemple à suivre car il est l’un des transporteurs les mieux organisés du pays. « C’est une personne qui paye toujours ses impôts à temps, c’est aussi la personne qui est à jour de la caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) des plus de 400 chauffeurs dont il dispose », a justifié Honoré Yonli, Secrétaire général adjoint de l’OTRAF.
Par Armand Kinda