Les négociations dans la grogne des travailleurs municipaux de Ouagadougou connaissent une évolution. Les anciens maires de la commune de Ouagadougou qui ont déjà géré ces travailleurs dans le passé sont aujourd’hui mis à contribution dans cette affaire qui oppose depuis longtemps le maire Armand Pierre Béouindé aux « ouvriers occasionnels ». Pour trouver une solution à cette crise, le Haut Conseil du Dialogue Social (HCDS) a voulu mettre à contribution tous les acteurs impliqués dans cette affaire. L’institution dirigée par Domba Jean-Marc Palm a reçu en audience ce mercredi 28 avril 2021 Simon Compaoré, ancien maire de la ville de Ouagadougou.
En recevant l’ancien maire de la capitale burkinabè ce mercredi, le Haut conseil du Dialogue Social veut, par cette audience, avoir des éléments sur le contrat qui liait ces « travailleurs occasionnels » à la mairie, afin de mieux mener son intermédiation.

Dans cette affaire, Simon Compaoré a précisé que son équipe et lui, à l’époque, ont fait appel à ces types d’agents pour aider la mairie à changer la physionomie de la ville, mais en tenant compte du peu de moyens qu’ils avaient en 1995. « La ville de Ouagadougou en 1995 avait moins d’un milliard de Francs CFA et pour une ville qui cherchait à rentrer dans le million d’habitants, c’était très peu par rapport à ce que nous avions comme ambition pour cette ville. C’est pourquoi nous avons été très prudents pour ne pas nous jeter à des recrutements tous azimuts de peur de ne pas pouvoir payer les gens », explique l’ancien maire.
Il ajoute, qu’au départ, à leur époque, la mairie a commencé avec les femmes qui se faisaient appeler « Les femmes de Simon» et par la suite, des fonds ont été cherchés ailleurs pour pouvoir recruter des ouvriers occasionnels qui étaient payés à la tâche.
« Depuis le 20 décembre 2020, nous avons été saisis par la Fédération nationale des arts et métiers et le syndicat des travailleurs appelés occasionnels qui se plaignent de leur situation statutaire et administrative qui perdurent depuis des années. C’est dans ce cadre que le 21 décembre 2020, nous avons reçu le maire Armand Beouindé et ses services techniques pour comprendre de quoi retourner la situation», a fait savoir Salifou Sangaré, vice-président de la composition gouvernementale.

Après avoir reçu le maire et ses services techniques, le Haut Conseil du Dialogue Social a reçu à plusieurs reprises le bureau du syndicat et les services techniques de la mairie. Ces audiences ont permis au Haut Conseil du Dialogue Social de faire appel aux anciens responsables de la mairie afin de trouver des solutions. « L’expertise nationale des anciens responsables de la mairie est nécessaire pour comprendre les tenants et les aboutissants de la situation. Il vaut mieux comprendre avec ceux qui étaient à la base, notamment Simon Compaoré qui a été l’initiateur qui a conduit à la création de toutes ces structures. Nous ne pouvons pas aller dans cette médiation sans recueillir son expertise », précise-t-il.
Salifou Sangaré a notifié que dans les jours à venir, l’ancien maire Casimir Ilboudo ainsi que le ministre de l’administration territoriale et de la décentralisation seront également reçus en audience dans le cadre de cette médiation.
Mireille Sandrine Bado
Minute.bf