jeudi 21 novembre 2024
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Humanitaire: SOS Village d’enfants dote 108 femmes et filles en kits de démarrage d’Activités génératrices de revenus à Kaya

L’Organisation Non gouvernementale (ONG) « SOS village d’enfants » a effectué le mercredi 24 juillet 2024, à Kaya, dans le Centre-nord, une remise de kits de démarrage d’Activités génératrices de revenus (AGR) à 100 femmes vulnérables et 08 jeunes filles de 18 à 25 ans qu’elle a formées dans divers domaines d’activités. Ces femmes et filles ont été formées dans le cadre du projet dénommé « Prévenir le recrutement forcé et la radicalisation des enfants et des jeunes en leur offrant une protection et des mesures de sauvetage », financé par le Ministère Fédéral Allemand des Affaires Etrangères.

Elles sont, en tout, 108 femmes et jeunes filles qui bénéficient de cet accompagnement de l’ONG SOS Village d’enfants. Ces bénéficiaires ont été capacitées durant une semaine, en compétences entrepreneuriales de base dans divers domaines d’activités. Il s’agit notamment de la teinture de pagnes traditionnels Koko-Donda, la transformation de la pâte de manioc en attiéké, la transformation des graines de néré en « Soumbala » et la transformation des graines de céréales locales en farine, couscous, grumeaux, etc. Les kits et équipements qu’elles ont reçus le 24 juillet 2024, marquent donc la fin de leur formation et le début de leurs activités respectives.

Une vue des kits remis

Selon Rachelle Armande Ouédraogo, Cheffe du projet, cette initiative de l’ONG SOS Village d’enfants et son partenaire allemand, vise à permettre le relèvement des personnes impactées par la crise sécuritaire dans la region du Centre-nord. Dans cette dynamique, à l’en croire, l’ONG s’est donné pour mission d’accompagner ces personnes vulnérables dans le domaine de l’entrepreneuriat pour leur permettre de s’autonomiser.

« C’est un projet qui vise à amoindrir les effets de la crise, à travers la prévention contre les recrutements forcés des jeunes, des enfants, de toutes les personnes qui pourraient s’enrôler contre le pays. C’est une action de protection des enfants d’abord, mais également, de développement du volet entrepreneuriat en faveur des jeunes et des femmes », a-t-elle dit.

Rachelle Armande Ouédraogo, Cheffe du projet

Selon ses explications, ces femmes et jeunes filles sont majoritairement issues des rangs des personnes déplacées internes et des populations hôtes. Elles ont été retenues sur la base de leur vulnérabilité, mais surtout, après un processus rigoureux de vérification et de sélection. « Pour cette cohorte, nous avons plus de 69% de déplacés internes. C’est y compris la communauté hôte et la communauté des déplacés internes. Nous avons procédé par un appel sur les ondes des radios locales et les intéressés sont venus déposer leurs dossiers. Sur présélection des dossiers, nous avons effectué des visites à domicile pour aller toucher du doigt la réalité de ces prétendants pour identifier les plus vulnérables. On sait qu’il y a beaucoup de déplacés mais il y a encore plus vulnérables que d’autres », a fait savoir Armande Ouédraogo.

35 millions FCFA pour la formation et l’équipement

Ainsi outillées, ces femmes et jeunes filles ne seront pas laissées à elles-mêmes. D’après la Cheffe du projet, elles seront suivies et assistées dans la mise en œuvre de leurs activités. Et pour ce faire, a-t-elle dit, il est mis en place un comité de suivi-post assistance, qui sera chargé de les suivre pour s’assurer de l’effectivité du démarrage de leurs activités. Du reste, à en croire les précisions de Mme Ouédraogo, les bénéficiaires ont un délai d’une semaine pour mettre sur pieds leurs activités respectives.

Remise de kits d’installation à une bénéficiaire

« Nous avons mis en place un comité qui est là pour le suivi. Et une semaine après la remise, nous réalisons des sorties aux domiciles, puisque nous connaissons déjà les domiciles des personnes que nous accompagnons, pour toucher du doigt les réalisations. Si toutefois ces personnes n’ont pas commencé, on essaie d’échanger avec elles pour voir le niveau de difficultés, et si ce sont des difficultés que nous pouvons résoudre, nous les accompagnons. Si c’est aussi par manque de volonté, comme nous avons signé un contrat avec elles, nous retirons simplement le kit au profit d’autres personnes sur la liste d’attente », a-t-elle déclaré.

La Cheffe du projet a souligné que pour former et équiper ces femmes, il a fallu décaisser la somme de 35 millions de francs CFA. Elle a donc invité les bénéficiaires à se mettre à l’œuvre et à s’engager dans la mise en œuvre de leurs AGR, pour mériter la confiance l’ONG et ses partenaires, et permettre également à d’autres personnes vulnérables de bénéficier des retombées de ce projet.

108 femmes et jeunes filles ont bénéficié de kits pour le démarrage de leurs AGR

Les autorités reconnaissantes…

Présent à cette activité, le Directeur regional en charge de la Solidarité et de l’action humanitaire de la région du Centre-nord, Moïse Bado, a salué l’initiative de l’ONG SOS Village d’enfants. Il a indiqué qu’elle vient à point nommé pour redonner le sourire aux familles fortement impactées par les affres de la crise que connaît le Burkina Faso. Pour lui, ce projet s’inscrit en droite ligne avec la vision des autorités de la transition qui est de travailler au relèvement des personnes déplacés internes.

« Le Gouvernement a mis en place actuellement une stratégie nationale de relèvement qui est en vigueur. Cette initiative de l’ONG SOS Village d’enfants entre dans le cadre de la mise en œuvre de cette stratégie avec 100 femmes et jeunes filles qui sont aujourd’hui bénéficiaires d’un appui qui va leur permettre de devenir autonomes. Nous, nous ne pouvons que féliciter cette initiative », a-t-il salué.

Solange Kima/Minoungou, Présidente de la délégation spéciale (PDS) de la commune de Kaya

Pour la présidente de la délégation spéciale (PDS) de la commune de Kaya, Solange Kima/Minoungou, ce projet est un grand soulagement pour sa commune qui regorge à ce jour, plusieurs centaines de milliers de déplacés internes. Elle a, de ce fait, traduit la satisfaction de l’ensemble de la population de Kaya à l’ONG et à son partenaire allemand, pour cette initiative qui permettra dit-elle, de redonner espoir à ces femmes et filles qui ont tout perdu du fait du terrorisme.

« Aujourd’hui je n’ai pas de mots à vous dire plus que le mot Merci. Ce que vous avez fait, c’est ce que nous attendons de vous les humanitaires. Les humanitaires sont là pour nous accompagner car l’Etat a des limites. Vous êtes là pour nous relever là où nous ne pouvons pas intervenir. Vous l’avez prouvé. Soyez-en remercié », a-t-elle laissé entendre. S’adressant aux béneficiaires, la PDS les a appelées à s’engager pour la réussite de leurs activités. Elle les a surtout exhortés à mettre en pratique les connaissances qu’elles ont reçues et à travailler à s’autonomiser afin de contribuer à pérenniser l’initiative.

« Nous allons travailler et vous serez fiers de nous ! »

Les bénéficiaires, pour leur part, ont affirmé avoir reçu avec effectivité ce message. Elle se sont engagées à relever le défis et à atteindre les objectifs qui leur sont assignés. Par la voix de leur porte-parole, Habiba Pindgwendé, elles ont traduit leur gratitude à l’ONG SOS Village d’enfants et son partenaire pour cet accompagnement qui leur permettra de s’autonomiser et de prendre en charge leurs familles respectives.

Habiba Pindgwendé, Porte-parole des bénéficiaires

« Nous remercions beaucoup SOS Village d’enfants. Nous sommes vraiment très heureuses. Avec ces kits que nous venons de recevoir, nous n’allons même pas attendre une semaine pour commencer à travailler. Même dans quatre jours, ils peuvent déjà venir constater ce que nous allons faire. Nous allons travailler. C’est tout ce que nous voulions. Nous allons travailler et vous serez fiers de nous! », a promis la déplacée interne, tout en ajoutant que les enseignements reçus au cours de leur formation seront mis en pratique.

Pour rappel, l’ONG SOS Village d’enfants intervient au Burkina Faso depuis 1997. Dans le cadre de son projet « Prévenir le recrutement forcé et la radicalisation des enfants et des jeunes en leur offrant une protection et des mesures de sauvetage », elle a deja formé 200 jeunes (PDI et hôtes) dans divers domaines d’activités. Comme la présente cohorte, ces jeunes ont également été bénéficié de kits et equipements de démarrage de leurs activités.

Une photo de famille a refermé les portes de l’activité

Oumarou KONATE

Minute.bf

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