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mardi 16 avril 2024

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Kosyam: Dans les couloirs de la rencontre entre Sandaogo Damiba et les politiciens

Après la présentation de l’Acte fondamental du Mouvement patriotique pour la Sauvegarde et la Restauration (MPSR), son président, le Lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, par ailleurs, président du Faso, Chef de l’Etat, chef suprême des Armées, continue ses consultations avec les différentes couches de la société burkinabè. Le mardi 1er février 2022, c’est la classe politique qui a été reçue au Palais de Kossyam. Des sources de www.minute.bf, alors que les politiciens, tous bords confondus s’attendaient à des échanges sur le déroulé du programme du MPSR et son calendrier électoral, la rencontre s’est plutôt apparentée à une mise en garde et/ou précisément une « moralisation » de la classe politique. Allons écouter les couloirs de la présidence avec www.minute.bf !

Il est 9h, les politiciens, vêtus de leurs belles tuniques se présentent devant le Palais de Kosyam, circonstance oblige. C’est tout joyeux comme des agneaux avec des mines pleines d’envie politique que les animateurs de la vie publique de ces dernières années et…plus, se sont présentés au palais. Une atmosphère qui allait changer avec la suite des événements.

Tout d’abord, ils ont été bloqués à l’entrée de Kosyam, obligés de patienter sous les arbres dehors. Deux heures durant. Une stratégie pour amener cette « élite » à se frotter. « Nous étions obligés pendant les 2 heures de nous réconcilier, de détendre l’atmosphère », ironise un leader politique qui a pris part à la rencontre: « C’est comme si nous n’étions jamais rentré à Kosyam. Toutes nos voitures et nos chauffeurs sont restés dehors. »

Il est 11h quand le désormais homme fort du Burkina Faso marque son arrivée à Kossyam, prêt à recevoir la classe politique. Que va-t-il leur dire ?

Les hommes politiques n’allaient pas tarder à être situés. Un autre participant nous décrit un « ton sévère » dès l’ouverture de l’audience.

Vient la séance de présentation des responsables de partis politiques. « Je m’appelle Bala Sakandé, président du Mouvement du Peuple pour le Progrès (MPP)», s’est présenté le désormais ex-président de l’Assemblée nationale. Et au maître des lieux de questionner : « Tu étais où ? » -« J’étais dans une cachette ! », répondit Bala Sakandé. -« Qui te cherchait ? On ne te cherchait pas ! Tu as fait quoi pour te cacher ? ». Des échanges qui tranchent d’avec certaines informations du moment du renversement du président Roch Kaboré, selon lesquelles Bala Sakandé avait été conduit au camp de gendarmerie de Paspanga.

Le ton est donné. Vint le moment de l’objet de la rencontre. « Tout le monde est collectivement responsable de la dégradation de la situation », a d’emblée fait savoir le Lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba pour situer les responsabilités. « Même si l’armée n’en est pas moins responsable, vous les politiques assis ici-là, vous êtes à 100% responsables », a-t-il véhément lancé à ses invités.

« C’était presqu’une mise en garde », commente un autre temoin qui va plus loin en parlant même « d’un « sermon », d’une « moralisation de la classe politique. » « Le président nous a moralisés. Il a renvoyé les acteurs politiques à un examen de conscience », confie-t-il avant d’ironiser : « tout ce qu’on avait préparé pour venir a été oublié. Quel est votre calendrier ? Personne n’a osé demander cela. »

C’est plutôt M. Damiba qui a continué dans son speech en les conseillant : « je vous demande d’éviter le militantisme débordant, l’activisme politique débordant pendant ce processus. »

Après « la moralisation » et comme pour adoucir l’atmosphère, le président du MPSR a promis aux politiciens qu’il pourrait convoquer certains d’entre eux selon leurs « compétences ». « On ne bâtit pas la nation seul. C’est sûr qu’il y a des compétences partout et partout où le besoin se fera, nous allons chercher cette compétence. Cela peut être dans votre sein », leur a-t-il expliqué avant de les prévenir : « mais sachez que ce n’est pas au titre de vos chapelles politiques. » « Individuellement chacun doit venir avec un esprit patriotique et par amour pour le pays », a clairement fait savoir l’homme fort.

« Cela a été très bien fait », a commenté une de nos sources qui dans l’ensemble, a retenu un homme « engagé », qui dit n’être pas venu pour « faire la politique ».

C’est en substance ce qui s’est dit dans les couloirs de Kosyam avec les politiciens. La classe politique a pris sa dose, comme on le dit dans le jargon. Impossible de ne pas se demander ce qui en sortira d’une éventuelle rencontre avec les Organisations de la Société civile (OSC). Visiblement, les militaires connaissent la source du mal du pays. Vivement que les mises en garde se poursuivent et soient suivies d’effet.

La rédaction

Minute.bf

6 Commentaires

  1. Wahou !! félicitations à Monsieur le Président du Faso car il a vraiment écouté et il sait bien écouter c’était l’attente de la population à l’issue de cette rencontre. Merci bien et bonne chance pour la suite de la mission

  2. Les heures et jours qui ont suivi le coup d’état, j’ai constaté une flopée de déclarations et d’offres de toutes sortes au MPSR, de la part d’OSC ou de regroupements spontanés de toutes natures : qui pour apporter son soutien, qui pour proposer une feuille de route si ce n’est pour mettre à disposition son expertise dans la conduite de la transition. J’avais dit en son temps qu’ »il faut aller doucement quand on est pressé, car tout ce qui est étalé pour être séché ne peut échapper aux rayons du soleil ». Est-ce que ceux qui ont fait le coup d’état vous ont dit qu’ils ne savent pas pourquoi ils l’ont fait et ce qu’ils sont venus faire ?

    Au moins il y aura de la quiétude, du moins pour un moment. On sera à l’abri des guéguerres de la multitude de partis politiques – et des mêmes OSC je l’espère – pour se concentrer sur l’essentiel : le retour de la sécurité, la paix et le développement équitable dans la JUSTICE et le respect de la morale et des bonnes manières. Espérons que d’ici là les partis politiques auront eu le temps de se réorganiser, pour se regrouper en TROIS GRANDES FORMATIONS AU MAXIMUM, OU TOUT AU PLUS CINQ. Le Burkina Faso n’a vraiment pas besoin de centaines de partis politiques. Pour faire quoi ? Des guerres de tranchées au détriment du combat collectif pour le développement ????? Si cette opportunité pouvait être mise à profit pour asseoir les fondements solides et durables d’institutions fortes, à même de réguler les modes et méthodes de dévolution humanistes et pacifique et du pouvoir, comme certains l’ont réussi sous d’autres cieux suite à un coup d’état, faisant de leurs pays des modèles de démocratie en Afrique !

  3. En tout je pense que cette classe politique a besoin de cette mise au point. Je déclare et maintient que je suis resté sur ma soif le fait qu’ils n’ont pas déclaré une révolution. Le Burkina a besoin d’une révolution pour faire marcher les gens au pas!!!

  4. Il en faut de même pour ces OSC, de la dernière heure! C’est vraiment encourageant de commencer les choses sur ce ton. Une véritable mise en garde afin de sauver notre pays de ces vautours.

  5. Un reste toujours les points fermer sur ses objectifs. Le décor fut très bien planté, il reste son entretien.
    Le Burkina meilleur se trouve sur cette voie et j’espère que la rigueur ainsi que les mises en gardes vont diminuer les trémoussements des OSC qui pilulent dans un pays qui a besoin d’union des forces.
    La restriction est la bien venu suite aux mises en gardes. L’innocent n’a pas besoin d’abris, l’aveugle n’aime pas la lumière, la cachette facile est le fort du caméléon, le sourd n’aime pas le bruit.

  6. Belle scène de politiciens intimidés! Pipi aux pantalons!! Ils reconnaissent leurs péchés, et publient leur peur devant le nouveau patron. DAMIBA, continue la purgation! Le patriotisme, ça ne se publie pas; ça se constate!

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