« L’Afrique n’a pas besoin de Poutine », c’est la nouvelle trouvaille d’Adrien Poussou, expert géopolitique, éditeur et patron de média, par ailleurs ancien ministre en charge de la communication de la républicaine centrafricaine. L’oeuvre a été dédicacée le 30 novembre dernier à Ouagadougu.
Dans cet ouvrage reparti en neuf (09) chapitres, l’auteur dénonce, « dans une langue acérée, à la fois la dangerosité et la vacuité de la stratégie militariste de Poutine sur le continent ainsi que la tendance des Africains à épouser les querelles de circonstances de certains acteurs occidentaux ».
Pour Adrien Poussou, l’Afrique n’a pas besoin de la Russie pour se libérer et se développer. Poutine débarque en Afrique, selon lui, parce que poussé par l’appât du gain et non avec une réelle volonté d’aider le continent à émerger. « Poutine n’envoie pas ses mercenaires pour mourir parce qu’il nous aime bien. Il vient parce qu’il veut nos ressources notamment de l’or, le diamant. Il vient aussi parce qu’il veut titiller ses adversaires. Poutine nous utilise pour résoudre des questions de géopolitique et de géostratégie qui n’ont rien à voir avec nous », a-t-il soutenu.
D’après ses dires, pour duper les Africains, Moscou et ses stratèges ont su non seulement exploiter la tendance de l’homme noir à épouser la querelle des autres, mais également, ils ont su instrumentaliser les griefs que le continent a, avec l’ancienne puissance coloniale.
Même s’il dénonce la politique de Moscou en Afrique, Adrien Poussou précise toutefois dans son ouvrage, qu’il n’est pas non plus favorable à la politique française sur le continent. « Nous avons nos griefs contre la France parce que la France n’est pas sans reproche. Paris est incapable de s’adapter aux enjeux de l’heure et Paris continue de considérer les Africains comme des enfants. Paris nous infantilise, nous le savons, mais cette question nous pouvons la régler sans pour autant être aidés par quelqu’un qui prétend nous aimer plus que nous-mêmes », a-t-il avancé.
Se prononçant sur l’actualité du Burkina Faso, l’auteur a soutenu que la victoire sur le terrorisme viendra nécessairement des solutions endogènes. Pour lui, les manifestations organisées ça et là pour exiger le depart de la France n’ont pas lieu d’être. « Je suis sidéré de voir que des jeunes valides manifestent, brandissent un drapeau étranger, celui de la Russie et réclament la venue des mercenaires de Wagner dans ce pays en sachant que ces mercenaires sont recrutés dans les prisons les plus dangereuses de la Russie et sont des dangereux criminels alors que si on pose la question à ces jeunes, ils vont tous se réclamer de Sankara. Pour moi, Sankara a dû se retourner dans sa tombe à plusieurs reprises quand il voit ces jeunes valides qui peuvent aller sur le terrain, qui peuvent s’engager dans les rangs des volontaires pour la défense de la patrie et défendre l’intégrité du territoire. Ce n’est pas à Paris ni à Moscou, ni à Washington de ramener la sécurité dans ce pays », a-t-il martelé.
Dans son ouvrage, Adrien Poussou évoque également la question du Franc CFA. Il y relève sur la base de faits, les avantages de cette monnaie pour le continent. Et au dernier chapitre du livre, intitulé « Le temps est venu », il appelle les africains à la réalisation d’un « Etat fédéral panafricain ».
L’œuvre faut-il le souligner, se laisse déguster à Ouagadougu, dans la librairie Jeunesse d’Afrique au prix unitaire de 20 euros, soit 13 000 FCFA environ.
Minute.bf