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samedi 20 avril 2024

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Burkina: Un embargo terroriste et la charia étouffent la population de Mansila

La province du Yagha, depuis quelques années, est la cible des groupes armés. Des attaques se répètent plongeant les populations dans le désarroi. Dans la commune de Mansila (45 kilomètres à l’Ouest de Sebba), les attaques terroristes ont causé les déplacements des populations des villages environnants. Cette commune accueille désormais plus de 5300 âmes en détresse, selon les informations en possession de www.minute.bf. Les terroristes sont arrivés à imposer un embargo, coupant presque toute la commune des autres localités du pays, et exacerbant la famine au sein des populations.

Mansila est une commune rurale située à environ 45 kilomètres de Sebba, dans le Yagha. La commune est sous menace terroriste depuis 2019. En effet, le dernier jeudi de Janvier 2019, la commune a été frappée pour la première fois par les groupes armés. Le commissariat de police venait de recevoir la visite de ces « Hommes sans foi ni loi ». Bilan : pas de mort, pas de blessé. Mais la peur, elle, avait depuis lors pris une grande place dans le cœur des populations. « C’était la panique », confie une source locale.

Au lendemain de l’attaque, selon nos informations, la police, les agents de la Mairie et de la préfecture ont quitté les lieux. 32 écoles primaires publiques, un lycée et toute l’administration ont fermé leurs portes. « Tous les symboles de l’Etat ont dû quitter la commune ; l’administration n’existait plus », lâche la source de www.minute.bf. Depuis lors, les attaques se sont généralisées dans toute la province du Yagha faisant ainsi des dégâts énormes. Il y a eu des morts, des déplacements massifs de populations. Pour rappel, au commissariat de Police de Sebba (chef-lieu de la province du Yagha), 10 policiers sont tombés dans l’attaque qui les a visés le 29 février 2019.

La charia imposée par les terroristes

Mansila était sous ordre terroriste pendant environs deux ans. Les groupes armés y ont imposé leur charia. Les hommes devraient porter des « pantalons sautés ». Les femmes, quant à elles, devraient obligatoirement se couvrir d’un voile. Personne ne devrait sortir, ni entrer dans cette commune rurale qui abrite plus de 42 000 âmes (recensement 2006). Aucun ravitaillement en vivres ou en médicaments ne devrait se faire, selon la loi terroriste. Tous ceux qui ne respectaient pas cette loi étaient « bastonnés ». Et les « Hommes de la brousse » menaçaient de tuer tous ceux qui tentaient de ravitailler les populations en vivres. Un embargo y a donc été instauré. Face à toutes ces restrictions de vie, le 28 novembre 2020, les populations se sont révoltées et ont refusé de se plier à certaines « règles terroristes ».

Les mains nues face à deux hommes armés de kalachnikovs (AK-47), elles ont voulu lutter pour s’affranchir. Le bilan de cette révolte était d’un mort et deux blessés côté populations. Une action qui, malheureusement, n’a pas apporté grand-chose car les terroristes ont doublé leur restriction, ce qui a suscité l’embargo placé contre le ravitaillement de la commune en vivres et en médicament. Le dernier ravitaillement date du 7 février 2021, selon notre source. Les populations sont donc privées d’eau, de nourriture, de produits sanitaires, d’électricité et même de réseau de communication. Le nombre de personnes déplacées ne fait qu’augmenter de jour en jour dans les zones jugées mieux sécurisées de la province.

Le mal pousse des racines dans le beau paysage de Mansila autrefois surnommé « la Mecque du Yagha », où des populations vivaient jadis en parfaite harmonie. Les terroristes y font leur loi depuis environ deux ans. Mais leurs terreurs meurent dans le silence. Personne n’en parle. Aucun écho. Pourtant, depuis longtemps, le quotidien de cette commune est marqué par des assassinats et des enlèvements. « Hier (jeudi 4 mars, ndlr), des groupes armés sont venus pour attaquer la commune, mais la riposte de l’armée avec la collaboration des Volontaires pour Défense de la Patrie (VDP) les a mis en déroute. Une personne a été blessée », confie notre source.

L’ennemi a semé la division dans toute la zone favorisant l’enrôlement de certains jeunes dans ses rangs. Ainsi, l’on assiste depuis quelques temps à la naissance de plusieurs catégories d’hommes armés non identifiés commettant des crimes de tout genre (vole, enlèvements, tueries, tortures…). Le 14 décembre 2020, l’armée fait son retour dans la commune. Sur le terrain actuellement, les forces de défense et de sécurité (FDS) accompagnés des Volontaires de la Défense pour la Patrie (VDP) « font un travail remarquable que toute la population salue ». Mais, jusque-là, la question de ravitaillement n’est pas totalement résolue. Aucune voie d’accès pour le ravitaillement. Toutes les voies sont impraticables. « Il n’y a même pas de route. La commune est totalement enclavée », déplore notre source. Les populations appellent donc l’Etat à l’aide car elles ne savent plus à quel saint se vouer.

C’est donc un grand cri de coeur que poussent ces populations. Le besoin en vivres, en sécurité alimentaire et sanitaire est enorme. Des efforts sont faits, mais Mansila mérite mieux, martèle notre source. Il faut désenclaver Mansila. Il faut secourir les populations. Il faut subvenir à leurs besoins élémentaires…

Minute.bf

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