spot_img
jeudi 18 avril 2024

Suivez-nous sur les réseaux sociaux

spot_img

Médias publics : « Nous refusons de rejoindre des postes avec des affectations sanctions » (SYNATIC)

Les travailleurs des médias publics sont en débrayage depuis le mercredi 4 mars 2020 pour protester contre la mesure d’affection pour régularisation de la situation de 370 travailleurs des médias publics burkinabè. Ce vendredi 6 mars 2020, au cours d’une conférence de presse qui se tient au lendemain de la sortie d’éclaircissement du ministère de la communication sur cette décision, les membres du Syndicat autonome des travailleurs de l’information et de la culture (SYNATIC) ont dénoncé des « affectations sanctions » et demandent l’annulation pure et simple de cette mesure.

« Le Ministre Remis Dandjinou est dans une dynamique de destruction des médias publics depuis janvier 2016, date à laquelle il a été porté à la tête de ce département ministériel. En jetant un regard sur son parcours, de septembre 2002 à décembre 2015, lors de son passage à la télévision Canal 3, cette chaîne de télévision a connu de nombreuses crises. Le 9 novembre 2011, les travailleurs de Canal 3 dénonçaient les nombreux problèmes qu’ils vivaient depuis la création de la chaîne en 2002. Mais en lieu et place des solutions, la chaîne va subir les périodes les plus sombres de son histoire : mesures répressives allant jusqu’à la fermeture de l’organe en 2014. Les agents n’ont dû leur salut qu’au soutien indéfectible du SYNATIC pour la reprise des activités de la télévision en 2015. Le ministre Dandjinou n’a d’ailleurs jamais digéré l’intervention du syndicat pour faire échec à son plan cynique de destruction de ce média », résume Aboubacar Sanfo, Secrétaire général adjoint (SGA) du SYNATIC. Ainsi, le syndicat voit en cette mesure d’affection, une « cabale contre les vaillantes et vaillants travailleurs des médias publics ». Les travailleurs s’insurgent donc contre ces « affectations arbitraires et exigent leur annulation pure et simple pour une reprise diligente des négociations ».

En prenant la parole, Sidiki Dramé, SG du SYNATIC a demandé une minute de silence en la mémoire d’un des leurs décédé le 29 février et dont, malheureusement, le nom se retrouve parmi les personnes affectées des médias publics. « C’est ce cynisme de l’administration que nous voulons dénoncer », renchérit le SG du SYNATIC qui qualifie d’ « expulsion » au lieu d’affectation, ce qui a été constaté dans les médias publics en début de semaine. « Remis Dandjinou et ses acolytes, les directeurs zélés de la télévision, de la radio, répondront de leurs actes contre cette forfaiture enclenchée contre les médias publics », a-t-il fustigé.

« Un cafouillage total… »

Pour le Secrétaire général adjoint du SYNATIC, « il y a une volonté manifeste pour le ministre et ses collaborateurs d’en découdre avec les travailleurs des médias publics ». Il demande cependant, « l’annulation pure et simple de ces affectations ».

Pour Ruffin Paré du SYNATCI/Sidwaya, il y a « un cafouillage total et un manque de sérieux » dans la gestion des carrières des agents des médias publics. « Quelqu’un a voulu utiliser ses humeurs pour gérer une situation et c’est une honte pour le ministère de la communication », a-t-il déploré. « Personne n’ira prendre service tant que ces mesures ne sont pas levées », fulmine Sidiki Dramé qui est appuyé par Ibrahim Diallo, SG SYNATIC/Radio, qui estime, pour sa part, que les actes pris par le ministère sont irréguliers et personne, à l’entendre, ne prendra service avec des actes irréguliers. « Quand le ministre prendra des mesures qui respectent la norme, il verra que nous aussi, nous respectons les normes », fait-il savoir. Pour le syndicat, aucune sanction ne peut découler du refus des travailleurs de rejoindre les postes d’affectation parce que la procédure est illégale en elle-même. « Personne ne refuse de travailler. Nous refusons de rejoindre des postes avec des affectations sanctions », se justifie-t-il.

Le SYNATIC saisit l’occasion pour appeler l’ensemble de ses militants à se mobiliser massivement pour la marche-meeting du samedi 7 mars 2020 organisée dans le cadre de la lutte unitaire des syndicats contre la baisse du pouvoir d’achat et pour l’arrêt des atteintes aux libertés démocratiques et syndicales.

Armand Kinda

Minute.bf

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Publicité

spot_img

Publicité

spot_img