Nous vous proposons une retranscription de la première sortie médiatique de l’ancien Premier ministre Yacouba Izaac Zida depuis son exil au Canada. Il a accordé une interview sur à France24.
Pourquoi vous exprimez après trois ans de silence ?
Toutes sortes de calomnies mensongères ont été dites sur mon compte. J’ai observé le silence mais comme vous le savez il y a un temps pour se taire et un temps pour parler.
Pourquoi avoir quitté le Burkina Faso ?
J’ai quitté le Burkina Faso dans un premier temps pour une permission auprès de ma famille ici au Canada mais pendant que j’étais en permission ici j’ai reçu des informations qui mettaient en cause ma sécurité et ma liberté donc j’ai choisi de rester et de ne plus rentrer au Burkina Faso. Les autorités actuelles ont monté une cabale politico-judiciaire contre ma personne et donc j’ai choisi de rester au canada qui est un pays de droit.
Vous avez fait l’objet d’une enquête de la gendarmerie royale du Canada concernant des transactions financières suspectes. Quand est-il aujourd’hui ?
En ce qui me concerne je n’ai jamais reçu un policier ou un enquêteur de la gendarmerie pour me questionner sur ces faits.
Vous n’êtes donc pas au courant d’une telle enquête ?
Non ! je n’ai aucun argent à blanchir au Canada qui nécessite que je fasse l’objet d’une telle enquête.
Vous avez joué un rôle important au sein de l’armée et du Gouvernement burkinabè de transition au Burkina en 2014 et en 2015, comment appréciez-vous votre gestion des évènements ?
La transition était malgré quelques griefs, globalement un succès. La preuve s’est que le pays avait au final un président élu, un parlement et la vie politique a repris selon les principes démocratiques.
Avez-vous des réflexions sur le procès Gilbert DIENDERE et le putsch manqué de 2015 ?
Je souhaite qu’à l’issu de ce procès, le peuple Burkinabè, les victimes et leurs familles aient droit à la vérité et à la justice et que l’on puisse à l’issu de cela aller vers d’autres étapes.
Avez-vous des réflexions concernant la gestion du Burkina Faso après votre départ ?
Depuis notre départ les attaques terroristes malheureusement se déroulent quasi quotidiennement et les dirigeants actuels ne semblent pas être à la hauteur des défis. C’est vrai qu’il faut faire des efforts mais malheureusement nous sommes obligés de reconnaitre qu’il n’y a pas de résultats sur le terrain.
Vous avez écrit vos mémoires « Je sais qui je suis ». Le sixième chapitre a tout d’un programme politique. En est-ce un ?
On va dire que ça peut être un programme politique mais qui est ouvert et qui est à la disposition de qui veut s’en inspirer.
Vous imaginez-vous un avenir politique au Burkina Faso ?
Je ne me suis pas encore prononcé sur une éventuelle candidature mais je n’exclus pas la possibilité effectivement d’être candidat en 2020.
