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vendredi 29 mars 2024

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Procès Sankara: « Mon comportement était lié à une époque donnée » (Jean-PierrePalm)

Suspendu le 4 novembre 2021, le procès Thomas a repris ce 8 novembre 2021. Jean-Pierre Palm est toujours à la barre pour répondre aux questions de la partie civile. Mais celle-ci a l’impression de tourner en rond, « car depuis que les auditions ont commencé, Jean-Pierre Palm n’a rien dit qui laisse entrevoir qu’il a été au courant du coup d’État ou bien qu’il a participé à faire asseoir le régime de Blaise Compaoré après le coup d’État de 1987 », s’est inquiété Me Olivier Badolo de la partie civile. Cela intrigue la partie civile ce d’autant plus qu’il a été membre du Conseil National de la Révolution (CNR) et qu’il a occupé des postes stratégiques avant et après le coup d’État du 15 octobre 1987. 

Jean-Pierre Palm a été Directeur de la sûreté de l’État de 1986 à 1987, Directeur des Études et de la planification du ministère de la Défense, de 1987 à 1989, Chef d’état-major de la Gendarmerie nationale, a fait noter la partie civile à l’entame de l’audition du concerné. Aussi, l’accusé maintient la thèse selon laquelle il n’était pas au courant d’une mésentente entre Blaise Compaoré et Thomas Sankara avant le coup d’État. Ce, malgré le fait qu’il était le directeur de la sûreté de l’État en 1984 et 1987. Il soutient qu’à l’époque, c’était des rumeurs qu’il ne prenait pas en considération. De plus, Jean-Pierre Palm a fait savoir qu’il était en ville au moment du Coup d’État et quand il a entendu les tirs, il s’est réfugié chez un « Vieux Barry », avec un de ses amis. Il dit avoir appris d’abord à la radio que Blaise a pris le pouvoir avant d’apprendre par Jean-Baptiste Lingani le lendemain que Sankara a été tué. C’est un mois après le Coup d’État soit le 16 novembre 1987 qu’il a été nommé Commandant de la gendarmerie. 

La partie civile lui demande alors a comprendre comment il a pu être nommé un mois après le Coup d’État, Chef d’état-major de la gendarmerie nationale. Pour la partie civile, cela n’est pas anodin, mais l’accusé estime que sa nomination était normale. « Est-ce qu’on peut nommer quelqu’un en qui on n’a pas confiance à un poste de commandant de la Gendarmerie à l’époque? », lui demande Me Olivier Badolo.  « J’étais le deuxième plus gradé à l’époque dans la Gendarmerie », justifie l’accusé à ce propos.

Mais Me Olivier Badolo rappelle à l’accusé que d’aucuns estiment qu’il a contribué à asseoir le régime de Blaise Compaoré après le 15 octobre 1987. Il lui rappelle également qu’il a procédé à l’arrestation de Basile Guissou, de Valère Somé et autre. L’accusé lui fait savoir qu’il a exécuté des ordres du Commandant Jean-Baptiste Lingani à l’époque. L’accusé fait remarquer d’ailleurs à Me Olivier Badolo que c’était une situation d’exception et son « comportement était lié à une époque donnée », a-t-il précisé. 

En outre à sa prise de parole, ce qui a intrigué Me Prosper Farama, c’est le fait que l’accusé ait dit que le jour du coup d’État, lorsqu’il a entendu les coups de feu, il s’est réfugié chez le Vieux Barry avec un de ses amis. « Pour le capitaine de gendarmerie que vous étiez à l’époque, vous entendez des coups de feu et vous ne cherchez pas à savoir ce qui se passe ? Vous ne cherchez pas à vous rendre à la gendarmerie « , questionne Me Farama. « J’étais en tenue civile, sans arme et en plus, je ne savais pas pourquoi ça tirait « , lui répond l’accusé. À force d’insister, l’accusé arrête Me Farama et demande au juge l’autorisation de poser une question à Me Farama. L’autorisation accordée par le juge Jean-Pierre Palm demande à Me Farama : « Maître, le jour où Cappuccino a été attaqué, est-ce que tous les militaires se sont retrouvés à Cappuccino »?  « Je ne sais pas à l’époque j’étais pas encore militaire lui rétorque Me Farama.

Me Olivier Badolo pour sa part a estimé que « l’accusé est très intélligent et tourne en rond ». Pour lui, contrairement au faite que l’accusé veut faire croire qu’il n’est pas au courant de quelque chose, « c’est une boîte noire de l’affaire ».

La défense par Me Moumouny Kophio a pris la parole et demandé de ne pas juger son client sur la base de sa carrière dans la gendarmerie, mais plutôt sur les faits. 

Ouédraogo Hamadou 

Minute.bf

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