Le ministère public a requis, ce lundi 3 juillet 2023 au Tribunal de grande instance Ouaga I, une peine d’emprisonnement de 10 ans dont 05 ferme et une une amende de 100 millions de francs contre le prévenu Koanda Malick dans le cadre du procès Vincent Dabilgou et autres.
Malick Koanda était le Directeur Général de la SOPAFER-B au moment des faits. Dans ce dossier, il est poursuivi pour des faits « d’abus de fonction, complicité de détournement de deniers publics et complicité de financement occulte de parti politique ».
Pour le fait d’abus de fonction, on lui reproche concrètement d’avoir apposé sa signature sur un marché fictif de plus de 131 millions de francs CFA entre la SOPAFER-B et la société Green Energy. Dans sa défense, Malick Kouanda a dit qu’il ne savait pas que le marché était fictif.
Dans ses réquisitions, le ministère public a estimé que les faits d’abus de fonction reprochés au prévenu sont « pleinement constitués » même si la ligne de défense de l’accusé a consisté à se réfugier dans un rejet total des faits.
Aussi, l’autre élément qui matérialise cette infraction est que les fonds attribué à l’acquisition de ce marché n’ont jamais été transférés à la SOPAFER-B. « Il n’y a même pas eu livraison de carburant tel que le marché le stipulait. Sur le papier, il est mentionné que le marché a été initié par le DG de la SOPAFER-B alors que c’est faux. Mais il a signé malgré ça ! Tout ça prouve à souhait que M. Malick Kouanda a abusé de sa fonction », a souligné le ministère public.
Pour les faits de Complicité de détournement de deniers publics, le procureur a soutenu que le prévenu Jean Gabriel Séré, ancien DAF du ministère des transports également poursuivi dans ce dossier, a clairement indiqué que le marché fictif passé entre la SOPAFER-B et Green Energy était pour justifier les trous de caisse créés dans le compte Trésor, et, que le DG de la SOPAFER-B le savait très bien. « La complicité également portée sur cette transaction dangereuse de plus 700 millions transférés du compte de la SOPAFER-B vers le compte commercial Ecobank du ministère des transports. Lequel montant s’est amenuisé au fur et à mesure que les campagnes se poursuivaient. Ce qui nous amène à dire que c’était une opération de dégraissage », a soutenu le ministère public.
Le fait de complicité de financement occulte de parti politique, se justifie selon le parquet, par le fait que la somme attribuée à la SOPAFER-B a servi à l’acquisition des motos au profit du NTD. Aussi, en depit du fait que la SOPAFER-B n’est pas une structure privée, des motos du NTD ont été emmagasinées au sein de cette société.
Oumarou KONATE et Mathias KAM
Minute.bf