Le samedi 25 mai 2019 a vu un regroupement d’enseignants à la bourse du travail pour ficeler la mise en place imminente d’un syndicat des instituteurs certifiés (IC) et des instituteurs adjoints certifiés (IAC). La cause, ils estiment que leurs intérêts n’ont pas été pris en compte dans les négociations de leur coordination syndicale de tutelle avec le gouvernement. A la demande donc Tiga Bernard Sawadogo, instituteur certifié, des instituteurs de divers horizons du pays ont tenu à faire le déplacement du Burkina profond à la capitale pour prendre part à une assemblée générale.
« Bloquer la carrière des gens pour un statut dit valorisant, nous trouvons que c’est injuste », s’insurge M. Sawadogo. C’est à croire alors que le statut valorisant en cours d’élaboration ne fait pas l’unanimité au sein des enseignants.
M. Sawadogo s’explique : « Quand nous prenons le cas de la carrière des instituteurs certifiés IC et des des instituteurs adjoints certifiés IAC, avec le statut valorisant, deux corps dans leur plan de carrière ont été supprimés, il s’agit des Instituteurs principaux (IP) et du corps des conseillers appelé (CPI). Ce qui fait qu’au niveau du MENA l’on aura 6000 inspecteurs. Avec 6000 inspecteurs, la fonction public n’aura plus besoin de recruter pendant 15 ans des inspecteurs parce que nous avons 488 circonscriptions d’éducation de base CEB pour 6000 inspecteurs ».
En plus de cela, poursuit-il, « dans le statut valorisant, les autres corps tels que les instituteurs principaux IP et les conseillers bénéficient d’un échelon et d’une dérogation au-delà de l’âge limite pour postuler aux concours professionnels. Une dérogation qui leur permet de faire les concours jusqu’à 55-57 ans alors que l’âge limite est de 47 ans. Pourtant, cette opportunité également n’a pas été accordée aux IC et aux IAC ».
Au-delà de cela, argumente M. Sawadogo, il y a le reversement : « par exemple, le corps des IP et des conseillers sont reversés en A1 avec 18 mois de formation pour les IP et 9 mois de formation pour les conseillers. Les IC et les IAC devraient être reversés en B1 si on suit la logique, il n’en est rien », déplore-t-il.
« Nous estimons que cela est injuste voilà pourquoi nous nous organisons pour mieux défendre nos intérêt », s’est-il justifié. M. Sawadogo estime que la coordination nationale des syndicats de l’éducation (CNSE), avec le protocole en cours d’adoption, « a lésé les intérêts » des IP et des IAC.
« Un protocole de la honte », dit-il, indiquant qu’aucun IC et IAC n’a pris part aux discussions. De ce fait, « c’est tout naturellement que leurs préoccupations n’ont aucunement été prises en compte », a-t-il ajouté. Pour lui, dans ce protocole d’accord, on perd gros, c’est à dire, « toute notre carrière », a martelé M. Sawadogo.
« C’est pourquoi nous nous réunissons ce matin ici pour nous concerter et créer un syndicat propre aux IC et IAC pour mieux défendre nos intérêts au sein de la coordination », a-t-il signifié. « C’est nous, les enseignants, qui tenons les classes et on est plus de 60.000 dans ce Burkina. On ne peut pas abandonner notre lutte à une poignée d’inspecteurs et de conseillers qui luttent pour leur cause et non la nôtre », a-t-il conclu.
Adama’s Ouédraogo
Minute.bf