Le Ministère de la Défense et des anciens Combattants a organisé une conférence sur le thème : « Guerre et conflits de 4e Génération », au profit des hommes et femmes de médias. Cette conférence, donnée par le général égyptien à la retraite, Hesham ELhalaby, a eu lieu le vendredi 29 novembre 2019 à Ouagadougou. Les échanges ont porté sur la notion de guerre de la 4e génération et le rôle des journalistes dans cette guerre.
Après les membres du gouvernement, les députés, et les Forces de Défense et de Sécurité, c’est au tour des journalistes d’être outillés sur les contours du concept de la guerre de la 4e génération. A ce sujet, l’ancien pilote de l’armée égyptienne, M. Elhalaby est d’abord revenu sur les trois premières générations de guerre qui ont la particularité d’être des guerres entre deux armées de deux Etats différents. Ces guerres, a-t-il dit, s’opéraient par affrontements directs sauf celle de la 3e génération, « flexible et rapide avec des assaillants qui vont jusqu’à derrière les lignes ennemies ». Ces guerres avaient pour seul but de « détruire l’armée adverse », selon le conférencier.
Que faut-il entendre par 4e génération de guerre ?
La 4e génération de guerre, aux dires de Hesham Elhalaby, s’attaque à l’armée et aux institutions de l’Etat. L’objectif visé étant de « déstabiliser le pays ciblé pour qu’il devienne défaillant puis gagner de l’influence » a fait noter le général à la retraite. Il faut entendre par là, la guerre terroriste. Cette guerre que le spécialiste a qualifiée de « suffisamment lente et suffisamment longue » utilise d’importants moyens logistiques. Le conférencier indique dans ce sens que « les terroristes sont financés de l’extérieur » aussi bien sur le plan de l’armement, des idées que des finances.
Pour rallier les populations à leur cause, les terroristes procèdent par le rassemblement, le recrutement de « citoyens de nationalités différentes soumis à des exigences religieuses, ethniques, politiques, historiques… ». Alors, pour venir à bout de ces forces obscurantistes, le conférencier pense que les médias ont une grande part de responsabilité.
Le rôle du journaliste : « Eduquer et sensibiliser les populations »
« Chaque groupe terroriste dispose d’un média pour convaincre la population », a laissé entendre M. Elhalaby, pointant du doigt les médias étrangers. Ces médias, dans le traitement des informations liées au terrorisme, exercent une certaine « influence sur la population » pouvant leur amener à changer de comportement. Ces mêmes médias avec certaines ONG procèdent par des « récompenses internationales à certaines personnes du pays ciblé », à en croire le consultant égyptien.
Ainsi, a-t-il invité les professionnels de médias à se démarquer de cette campagne, en occupant pleinement leur place et ne laissant pas « les médias étrangers distiller des informations selon leur point de vue ». Pour ce faire, il leur a assigné deux missions : « éduquer et sensibiliser les populations ». Il s’agit de donner la bonne information aux populations afin qu’elles ne tombent pas sous le coup des informations erronées. Les journalistes se doivent également de sensibiliser les populations, selon le conférencier, afin qu’ils ne se laissent pas influencer par la propagande des terroristes.
Il n’y a pas de négociation avec ces gens…
Depuis le début de cette guerre imposée au pays du Sahel, des questionnements taraudent l’esprit des populations qui sont le plus souvent les victimes. Faut-il négocier avec les terroristes ? C’est la question que bon nombre de personnes se posent. Pour le consultant égyptien, « il n’y a pas question de négocier avec ces gens-là ». « Je ne peux pas négocier avec une personne qui prend une arme pour abattre une autre personne », martèle Hesham ELhalaby qui estime qu’une négociation enclenchée avec les terroristes n’aura plus de fin car « ils vont toujours demander plus ». « S’ils disent qu’ils veulent une partie de votre territoire, allez-vous acceptés cela ? », interroge-t-il.
Toutefois, pour venir à bout du terrorisme, le conférencier pense qu’il faut nécessairement passer par la stratégie. « Si un pays n’a pas de stratégie claire et ferme pour maintenir sa sécurité nationale, il fera partie des plans de l’autre », a conclu Hesham Elhalaby.
Franck Michaël KOLA (Stagiaire)
Minute.bf