La province du Yagha dans la région du sahel est actuellement « sous un blocus imposé par les hommes armés ». C’est l’information donnée par les ressortissants de cette province ce mardi 5 juillet 2022 lors d’une conférence de presse à Ouagadougou.
Selon Hamadou Diallo, président de l’association des ressortissants du Yagha (ARY), « la province vit des heures sombres ». A l’en croire, l’axe Sebba – Dori est sous surveillance des hommes armés, « la ville n’est plus approvisionnée en denrées de première nécessité ».
Actuellement tous les villages se sont déplacés à Sebba, chef lieu de la province de Yagha, à en croire les conférenciers du jour. Plus 717 ménages pour environ 3491 personnes ont été déplacés, indiquent-ils
Les conférenciers craignent surtout un « Solhan bis » dans le Yagha. « A Sebba, les populations ont la psychose. Elles ne dorment pas, elles ne savent pas à quel moment elles vont être tuées », alertent-ils.
Pour Hamady Hama, un autre ressortissant de la province venu assister à cette rencontre avec la presse, l’heure est grave, « la population est affamée ». « Tous les magasins sont vides à Sebba. Moi qui parle avec vous là, je ne sais pas ce qui va se passer dans ma famille d’ici la fin de ce mois. Ce n’est pas les armes mais la faim qui va tuer les gens à Sebba », a-t-il témoigné.
Il invite par ailleurs « le gouvernement à tout mettre en oeuvre pour sauver la province du Yagha » avec certaines actions vitales telles que, « une facilitation de l’envoi des convois humanitaires, une sécurisation de la route Dori-Sebba, un rétablissement des lignes téléphoniques ».
En rappel, c’est la deuxième fois que ces ressortissants du Yagha convoquent la presse pour évoquer la situation sécuritaire et humanitaire de leur province. Le 15 juin 2021, ils étaient également face aux hommes de média au lendemain du massacre de Solhan qui avait fait un bilan officiel de 132 morts.
Mouni Ouédraogo
Minute.bf